Préparer les vacances de son animal

Le webinaire Animal en ville, animé par Katia Renard, rédactrice en chef de 30 Millions d’amis (groupe 1Healthmedia) et organisé par Mars Petcare, a réuni le 13 juin 2024 quatre interlocuteurs autour de la thématique des vacances des animaux, un moment à savoir organiser pour la sécurité de tous.

Pour la 39e année consécutive, Mars Petcare réalise sa campagne de communication « Ils partent avec nous en vacances », en partenariat avec le SNVEL. Qu’ils partent avec leur propriétaire comme beaucoup de chiens ou restent à la maison avec la venue quotidienne d’un.e cat-sitter pour les chats, la période des vacances nécessite de s’organiser pour éviter tout souci qui pourrait être dramatique.

Dorothée Dorée, directrice déléguée chez I-Cad, précise que 82 000 animaux étaient déclarés perdus chaque année (62 330 chats et 20 454 chiens, soit un chat toutes les 8 minutes et un chien toutes les 26 minutes). Neuf chiens perdus sur dix sont identifiés, ce qui facilite la recherche de leur propriétaire alors que seulement un chat sur 2 est identifié. Même si I-Cad se félicite du fait que l’identification devienne enfin un réflexe en France, avec 900 000 chats et 758 000 chiens identifiés en 2023, soulignons qu’au Royaume-Uni (où l’identification vient seulement de devenir obligatoire), 75 % des chats y sont déjà pucés. Visiblement, les propriétaires britanniques n'ont pas attendu que la réglementation les contraigne pour adopter un acte responsable, signe de reconnaissance et de retrouvailles pour leurs chats, qui ont majoritairement un accès à l’extérieur.

La mise à jour de la fiche d’identification, possible en ligne, est un point essentiel sur lequel les équipes vétérinaires doivent communiquer régulièrement : l’identification n’a de sens que si le propriétaire est joignable, y compris à l’étranger. Il peut d’ailleurs, pendant la période de vacances, indiquer les coordonnées de son lieu de résidence estivale ou du gardien de l’animal.

Les chiffres des animaux perdus et volés divergent selon les sources, de 500 déclarés volés à I-Cad à plus de 10 000 parfois estimés. En ce qui concerne les animaux perdus, l’été est un moment à risque, avec un relâchement de la surveillance, comme sur les aires d’autoroute, campings, etc.

Véronique Gaboriau, ethnographe, a eu l’occasion de réaliser une étude sur le vol de chiens et a dressé la liste des démarches pratiques. Porter plainte tout de suite est nécessaire auprès de la brigade de protection animale, la copie de la plainte étant demandée par I-Cad. Cela permet d’immédiatement bloquer la possibilité d’une cession. Vérifier si d’autres vols sont signalés dans le voisinage est utile car l’instruction d’une enquête en est facilitée. Les vols concernent plus souvent des chiens de races non stérilisés. Véronique Gaboriau déplore le manque de centralisation des données sur les animaux volés/trouvés et suggère la mise en place d’une application d’IA avec l’analyse numérique des photos (lorsqu’un particulier signale un animal errant). Actuellement, les applications Vigipets et Filalapat, entre autres, peuvent aider à localiser l’animal.

Les chats paient un très lourd tribut à leur liberté de se déplacer puisque Jean-François Fonteneau (président-directeur-général de la Société d'Assistance pour le Contrôle des Populations Animales, Sacpa) indique que sa société recueille les corps de 15 000 chats par an (dont 10 % < 1 an), trouvés morts sur la voie publique. L’immense majorité (81,46%) ne sont pas identifiés. Lorsque des autopsies sont réalisées, les suspicions d’empoisonnements des chats sont souvent confirmées par les analyses.

En 2023, la Sacpa précise que 45% des 20 500 chats pris en charge vivants et 31% des 3 500 chats libres ont moins d’un an.

La première démarche lors de perte de son animal est d’aller à la mairie, qui détient une liste des animaux entrés en fourrière, qu’elle l’ait déléguée à une société, une association de protection animale ou qu’elle en assume elle-même la charge. Cela permet déjà de faire une première vérification : 50 à 60 % des chiens en fourrière sont ainsi rendus à leur propriétaire, moyennant une amende, voire une identification si celle-ci était manquante. Seulement 10 à 12 % des chats entrant en fourrière sont restitués à leurs propriétaires (sur les 9 % de chats identifiés, 8,8 % retrouvent leurs propriétaires).  

Un pic d’entrée en fourrière se produit l’été, notamment en zone côtière. La durée légale de garde en fourrière est de 8 jours ouvrés, que la Sacpa dépasse actuellement compte-tenu de la problématique des abandons de chiens après la période du Covid et de celle des chiens dits de gardiennage, de type malinois ou molossoïdes, qui ne peuvent être confiés à toutes les familles. Les conditions "carcérales" de leur détention complique d’autant leur ré-insertion. Pour limiter le nombre d’euthanasies, la Sacpa a fait le choix d’ouvrir en juillet une "oasis" pour ces animaux difficiles à placer, dont les modalités seront bientôt précisées, la stérilisation faisant partie du programme.

Pour préparer au mieux ses vacances lorsque l’on emmène son animal avec soi, Sophie Morche a créé le site internet www.emmenetonchien.com qui, en 10 ans, a fait monter en qualité les lieux de villégiature et travaille également désormais avec les offices de tourisme. Plus de 2 millions de personnes consultent chaque année le site qui regroupe 5000 adresses et références de professionnels. Les destinations où l’on peut bouger avec son chien ont le vent en poupe. Emmenetonchien.com accompagne les professionnels à monter en qualité depuis 7 ans, y compris sur des activités qui ne sont pas « intuitivement canines », comme le canoë ou le kayak. Le chien devient alors un prescripteur de destinations de vacances, labellisées QualiDog (de 1 à 4 truffes).