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Prévalence des violences faites aux animaux par des adolescents

Anne - Claire Gagnon | 09.10.2020 à 09:00:00 |
Chien
© Osobystist-Istock

Une étude évalue l’impact des maltraitances animales sur le comportement des adolescents.

Lors du colloque du 17 octobre 2019 à l’Assemblée nationale consacré à la protection de l’enfance contre toutes les formes de violence, le Professeur Laurent Bègue-Shankland (Université de Grenoble) avait déjà présenté les résultats préliminaires. L’étude est aujourd’hui publiée.

Victimes animales et humaines
L’enquête anonyme qu’il a menée auprès de plus de 12.000 élèves de 4e et 3e, en région Rhône-Alpes, montre que 7,3% des adolescents ayant répondu à cette enquête ont déjà fait mal ou blessé volontairement un animal, avec une fréquence deux fois plus importante chez les garçons que chez les filles. La majorité des adolescents étaient seul au moment des faits, mais 40% étaient avec une ou plusieurs personnes. Si les poissons sont les moins touchés par ces actes de cruauté, dans plus de 10% des cas il s’agit d’oiseaux, de chiens, 22% des cas frappent des chats et 37% d’autres animaux. 
Les adolescents étaient également interrogés sur les brimades qu’ils avaient éventuellement fait subir à des camarades, ce que moins de 20% ont reconnus, certainement l’ayant fait plusieurs fois. Ces derniers sont plus nombreux à avoir déjà également fait du mal à un animal, et sont des adolescents moins empathiques et plus harceleurs que les autres. 

Un terrain dysphorique dans un climat familial négatif 
Les adolescents qui ont déclaré avoir blessé un animal sont 4 fois plus enclins à avoir harcelé plusieurs fois par semaine un camarade, 2,5 fois plus enclins à l’avoir harcelé environ une fois par semaine et 3,5 fois plus enclins à l’avoir harcelé environ une à deux fois par mois. 
Interrogés sur leur ressenti émotionnel, ces adolescents violents envers les animaux et harceleurs de leurs camarades ont décrit des épisodes dysphoriques (dépression, état irritable, stress, anxiété). Ils appartenaient plus souvent à des foyers où le climat familial était décrit comme négatif, leurs relations amicales insatisfaisantes et ces adolescents présentaient de bas niveaux d’empathie. 

Les niveaux de violence à l’encontre de l’animal, établis pour la première fois en France chez l’adolescent, tout comme leur lien avec des violences interpersonnelles confirment le lien qui existe entre les maltraitances, la violence étant malheureusement sans frontière sur les victimes, animales et humaines.

Anne - Claire Gagnon
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