![Priorité à la lutte contre l’antibiorésistance](https://www.lepointveterinaire.fr/images/c66/2f05845fec7c85d821e464c7b3599/site_vet3r_actu46871_photo.jpg)
La fédération vétérinaire européenne (FVE) a organisé un séminaire intitulé « Antimicrobials : a true one health issue » le 18 novembre dernier à Bruxelles.
Un problème commun à l’homme et à l’animal, car les résistances observées chez les bactéries qui affectent le premier sont également présentes chez le second. Les traitements utilisés en élevage sont suspectés du pire.
L’épidémiologie de la résistance se caractérise par une phase de développement extrêmement ancienne qui n’a rien à voir avec l’utilisation d’antibactériens. Ce phénomène apparaît quelque part et peut se diffuser à d’autres bactéries. Les résistances sont ensuite sélectionnées. C’est à cette étape-là que l’usage d’antibiotiques entre en jeu, par augmentation de la pression de sélection. Une fois les bactéries sensibles éliminées, il ne reste plus que les résistantes. Ces dernières peuvent alors se multiplier et échanger leurs gènes, assurant ainsi la persistance de la résistance. Une dernière phase, dite de réduction, est éventuellement possible. Elle existe chez quelques bactéries, pour quelques molécules. Elle est toutefois extrêmement rare.
La collecte de données comparables pour tous les pays est préconisée
La FVE a clairement exprimé sa position par la voix de son président, Christophe Buhot. Les mesures proposées doivent être fondées sur les résultats scientifiques, mais aussi réalistes, obligatoires, proportionnées, durables et évaluées. Un amendement au Code de conduite des vétérinaires européens est prévu. Il insiste sur la nécessité, pour les praticiens, de garder à l’esprit les conséquences de l’emploi de médicaments en médecine vétérinaire sur l’utilisation des mêmes molécules chez l’homme. À tout moment, le vétérinaire doit être conscient des implications du développement de résistance à des molécules ou des familles de molécules spécifiques.
En outre, la collecte de données est préconisée. Celles-ci doivent être comparables pour tous les pays. L’accent est mis sur l’importance de la prescription, qui est la conclusion raisonnée d’un diagnostic établi à la suite d’un examen clinique effectué par le praticien. Ce sont des actes vétérinaires et ils doivent le rester. La qualité de la prescription est à soigner, avec une meilleure utilisation des antimicrobiens. « Un usage non prévu par la notice ou qui suit la cascade doit être restreint ou interdit », insiste Christophe Buhot. Autres préconisations : restreindre le recours aux antibiotiques critiques et ne les utiliser que lorsqu’il n’existe pas d’alternative (après un test de sensibilité). Leur utilisation en prophylaxie, ou pire, en aliment médicamenteux, ne doit pas être la norme, et en aucun cas compenser de mauvaises conditions d’élevage. Les produits “discount” et les prix variables sont également en ligne de mire. Un tarif au kilo identique (quelle que soit la présentation) et une interdiction des ventes sur Internet (car cela peut nuire aux efforts entrepris) sont proposés.
Stéphanie Padiolleau
Lire l’intégralité du compte-rendu en pages 14 et 15 de La Semaine Vétérinaire du 2 décembre 2011