Après avoir fait la preuve de concept que l’odorat du chien peut être utilisé comme méthode détection des tumeurs, le projet Kdog a obtenu l’autorisation de lancer une étude clinique. Elle débutera dès cet automne.
Le 1 et 2 octobre s’est tenu à Paris le premier symposium international de détection du cancer par l’odorologie canine. Rassemblant des équipes de recherche d’une dizaine de pays, cet événement a été l’occasion pour Isabelle Fromentin, docteurs en sciences et ingénieurie, et infirmière de formation, d’annoncer le lancement d’une étude clinique dans le cadre du projet Kdog. Ce projet, initié en 2016, étudie l’utilisation de l’odorat canin comme possible méthode de détection des tumeurs mammaires. Il y a 2 ans, l’équipe avait prouvé que cela était possible avec des tests qui avaient abouti à une détection égale à 100% des échantillons tumoraux. L’étude clinique, qui débutera théoriquement début novembre, inclura au moins 450 patientes, issues de plusieurs institutions.
Ces nouvelles méthodes de détection du cancer sont particulièrement prometteuses pour les pays en voie de développement, certains manquant d’appareils de mammographie par exemple. L’équipe de Kdog a par exemple noué un partenariat avec des chercheurs du Brésil, afin de voir si la technique est réplicable sur un autre territoire. Isabelle Fromentin n’exclut cependant pas un usage en France, par exemple pour des femmes en situation de handicap ou très âgées. Une solution qui pourrait aussi en rassurer d’autres.
Ces recherches permettraient d’en savoir plus sur les composés organiques volatils (COV) produits au niveau des plaies tumorales. Des milliers de ces composés sont émis par un être humain. En cas de cancer, le chien percevra une différence d’odeur, indiquant l’existence de composés spécifiques, ou d’une augmentation de teneurs de composés préexistants. Si l’odorat du chien semble particulièrement efficace, l’idée serait de réussir à identifier ces COV pour, pourquoi pas, élaborer à terme un « nez artificiel ». Pour ce faire, l’équipe de Kdog s’est associée avec l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale qui dispose de compétences en chimie analytique.
Légende : Isabelle Fromentin et Patrick Touron, directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).