Dans une publication de mai 2023, les experts de la Fondation pour la recherche en biodiversité (FRB) ont fait le point sur la menace exercée actuellement par les espèces exotiques envahissantes (EEE) sur la biodiversité marine et il ont évoqué les pistes de solutions existantes.
"Les introductions d’EEE ont augmenté au cours des dernières décennies, notamment en raison de la mondialisation et de l’augmentation de diverses activités humaines associées, telles que le transport maritime, la pêche, l’aquaculture ou encore le commerce en lien avec l’aquariophilie" selon un communiqué de la FRB publié en mai 2023. Or, ces EEE exercent une multitude de menaces sur la flore et la faune marine indigènes et, selon certains auteurs, les invasions biologiques sont une des principales composantes du changement global actuel et de la perte de biodiversité dans les écosystèmes marins. En effet, la propagation de ces espèces dans les sites naturels entraînent des modifications importantes de l’habitat, mais aussi du fonctionnement des écosystèmes. Elles peuvent également participer au développement de nouvelles maladies et de nouveaux parasites entraînant alors des modifications génétiques suite à des phénomènes d’hybridation avec les taxons indigènes.
Un contrôle accru des voies d'introductions des espèces envahissantesC'est pourquoi, suite à la Convention sur la diversité biologique (CDB) d’Aichi qui stipulait que d’ici 2020, les espèces exotiques envahissantes et leurs voies d’introduction allaient être identifiées et classées par ordre de priorité, que les espèces prioritaires allaient être contrôlées ou éradiquées et que des mesures allaient être mise en place pour gérer les voies d’introduction afin de prédire leur propagation et leur établissement, actuellement la priorité est mise sur le contrôle des voies d’introduction qui favorisent la propagation des espèces envahissantes. Des actions comme la sensibilisation des citoyens et des municipalités aux impacts potentiels, la mise en place de systèmes d’alerte précoce et, au travers de la réglementation, l’adaptation des activités de construction côtières sont citées dans la littérature. Par ailleurs, lors d’introductions avérées et impactantes, des mesures réglementaires peuvent être mises en œuvre pour gérer les invasions efficacement à l’échelle des territoires.
Des pistes de solutions spécifiquesToutefois, de manière générale, comme l'indique le communiqué, peu de solutions spécifiques existent dans la littérature concernant le traitement et le contrôle des espèces exotiques envahissantes. Seuls des outils spécifiques existent, à l'instar de l’outil Cimpal (A framework for mapping Cumulative IMPacts of invasive ALien species) développé en 2016, qui évalue les impacts des espèces exotiques envahissantes. Ce type d'outil permet de définir les espèces pour lesquelles une action est nécessaire, mais ils ne fournit pas de mesures spécifiques sur la meilleure stratégie à adopter.