Un nouveau référentiel présentant des recommandations de protocoles antiparasitaires des bovins en zones humides est désormais disponible en ligne pour tous les vétérinaires.
Le maître mot en parasitologie est « Traiter aussi souvent que nécessaire mais aussi peu que possible » rappelle le Référentiel de gestion raisonnée et durable du parasitisme bovin au pâturage en zones humides disponible en ligne depuis le 16 juin dernier. En effet, depuis 30 ans, l’impact environnemental des traitements antiparasitaires des bovins fait l’objet de débats. Puis la controverse s’est accentuée au début des années 2000 autour de l’usage de l’ivermectine et de ses dérivés, nouvelle génération d’antiparasitaires très efficaces mais dont il avait été démontré qu’ils avaient une action négative sur la faune coprophage et que leur utilisation pouvait perturber, par conséquent, l’équilibre des écosystèmes prairiaux.
Un outil actualisé
C’est pourquoi, afin de préserver l’environnement tout en garantissant un bien-être des animaux d’élevage confrontés à une forte pression parasitaire dans les milieux humides, ce référentiel donne des recommandations pour les pâturages situés en zones humides, zones propices au développement et à la survie des parasites des herbivores qui y paissent et où les enjeux écologiques sont particulièrement prégnants. Fruit d'un travail collaboratif regroupant différentes instances techniques (dont la Société Nationale des Groupements techniques vétérinaires (SNGTV)), des universitaires, des vétérinaires, des gestionnaires d’espaces naturels et des animateurs de territoire, il apporte de nombreuses évolutions au précédent Référentiel GTV Partenaire Parasito édité par la SNGTV en mars 2012. Ce référentiel a été écrit dans le cadre du 3ème Plan national d’action en faveur des milieux humides porté par le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Il constitue un outil d’information, de formation et de sensibilisation destiné aux vétérinaires, aux conseillers en élevage et aux gestionnaires de milieux humides souhaitant accompagner les éleveurs dans la maîtrise du parasitisme au pâturage humide.
Des propositions variées
A cet égard, l’intérêt et les limites des examens complémentaires y sont exposés et il est préconisé « d’abandonner les protocoles de traitements systématiques de l’ensemble du troupeau avec des molécules à large spectre, de mobiliser des connaissances scientifiques et techniques toujours actualisées, de donner priorité à une conduite d’élevage et à des mesures agronomiques ou zootechniques propices à éviter ou limiter la contamination parasitaire, d’adapter ses pratiques de vermifugation en fonction de l’observation des animaux, des objectifs de production et des résultats des analyses de laboratoire, de chercher à développer l’immunité quand elle protège les animaux des réinfestations parasitaires, de connaître l’écotoxicité des molécules utilisées, de cibler leur utilisation dans le temps, de sélectionner les seuls animaux pour lesquels le traitement est bénéfique, d’intégrer les aspects réglementaires et écologiques locaux… ».
Des mesures à étendre
Même s’il était destiné à la gestion du parasitisme dans les zones humides, la méthodologie présentée dans ce référentiel peut s’appliquer à l’ensemble des élevages bovins français. Comme l’indiquent les auteurs, il serait même intéressant de l’étendre rapidement à la gestion du parasitisme au pâturage de l’ensemble des herbivores domestiques (petits ruminants et équidés).