Comme l’atteste la propagation actuelle de la Peste porcine africaine en Europe, les maladies animales ne connaissent pas de frontières et peuvent affecter sans cesse de nouvelles zones. Un sondage récent portant sur les défis actuels à cet égard vient d’être publié par l’Organisation Mondiale de la santé animale (OIE).
Une situation préoccupante
En raison des défis actuels de la santé animale, notamment à l’égard de la Peste porcine Africaine, la question de la transmission des maladies animales au delà des frontières soulève de nombreux défis. En effet, l’impact de ces propagations incontrôlées peut avoir de lourdes conséquences. Elles conduisent à des baisses de productivité avec un accès restreint au marché jusqu’à l'élimination de troupeaux entiers, avec les graves conséquences économiques que cela implique. De surcroît, elles peuvent menacer dans certains cas la santé humaine.
Dans un tel contexte, l’OIE a menée une enquête pour recueillir l’avis des Pays membres de la Commission régionale pour l'Europe (réponses obtenues pour 39 pays sur 53). La nécessité de renforcer la biosécurité chez les particuliers et dans les exploitations non-commerciales pour prévenir et contenir les foyers de maladie a alors été soulignée. Pour cela, il a été rappelé que les Services vétérinaires doivent veiller à ce que de bonnes pratiques d'élevage ainsi qu’un contrôle des mouvements des animaux et de leurs produits soient mis en œuvre.
Une vigilance renforcée
Ainsi, bien que la mise en œuvre de programmes de biosécurité en Europe ait lieu de manière plus fréquente au sein des systèmes de production commerciaux de volailles et de porcs, les récents cas de Peste porcine africaine signalés dans plusieurs pays d'Europe sont l'illustration de l’importance d’accentuer la vigilance. Les cas également enregistrés récemment en Chine ont eu de graves conséquences et, compte-tenu de l’absence de vaccin efficace, les experts des pays interrogés ont insisté sur l’importance de la surveillance et de la détection précoce des maladies ainsi que sur l'application stricte des mesures de biosécurité recommandées par l'OIE dans les exploitations et à tous les points d'entrée nationaux. Pour mettre en place ces mesures, les vétérinaires ne sont cependant pas les seuls acteurs responsables, les autres acteurs du secteur tels que les chasseurs, les exploitants et les transporteurs de marchandises ont aussi un rôle à jouer.
Dans le même temps, l'influenza aviaire est l’autre grand sujet de préoccupation qui a été évoqué car l'arrivée de la période hivernale dans l'hémisphère Nord est généralement associée à une augmentation du risque de propagation de la maladie. Même si les oiseaux sauvages sont des réservoirs et des vecteurs du virus, d'autres facteurs de transmission pourraient jouer un rôle non négligeable à défaut de mesures de biosécurité appropriées. La gestion des flux entrant et sortant du territoire, les procédures de nettoyage et de désinfection des installations, les mesures de protection des exploitations vis-à-vis des animaux sauvages et les mesures de traçabilité ont été décrites dans cette enquête comme des exemples de bonnes pratiques.
« Il est donc crucial que les pays soient capables de mettre en œuvre des mesures de biosécurité sur leur territoire » conclue l’enquête. Pour cela, il sera nécessaire que les pays investissent dans la formation et la sensibilisation de tous les acteurs impliqués afin de changer les comportements et d'améliorer l'efficacité des programmes de contrôle des maladies.