La résistance aux antimicrobiens (RAM) est un des défis de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), si bien que les normes et les lignes directrices qu’elle régit sont annuellement révisées.
Lors de la 91ème Session générale de l’Assemblée mondiale des Délégués, qui s’est tenue à Paris du 26 au 30 mai 2024, les normes internationales de l’OMSA ont été sujettes à révision*. Celles qui ressortent de la RAM n’ont pas fait exception (chapitre 6.10). En effet, en dépit des progrès sanitaires permis par l’usage d’antimicrobiens, l’émergence de résistances à ces molécules représente une véritable menace aussi bien pour la santé animale que la santé humaine.
Au cours de cette session, trois perspectives de révision des normes relatives à la RAM ont été évoquées. Tout d’abord, l’élargissement du champ d’application de ces normes pour y inclure les animaux de compagnie, dans la mesure où le transfert d’agents pathogènes résistants a été démontrée des animaux vers les humains et inversement.
Le deuxième volet vise à « intégrer la protection de l’environnement » afin d’avoir une approche One Health de la RAM. En effet, l’OMSA précise que « les dimensions environnementales de la RAM sont généralement négligées au moment d’examiner l’utilisation d’agents antimicrobiens et la RAM chez les animaux ». L’impact environnemental quant à l’usage d’antimicrobiens chez les animaux est donc dans la ligne de mire de l’OMSA.
Enfin, le dernier point consiste en une mise à jour de la liste de l’OMSA relative aux antimicrobiens importants en médecine vétérinaire et des recommandations ad hoc.
* La Session générale est « l’organe décisionnaire de l’OMSA ». Au cours de cette réunion institutionnelle annuelle, les 183 Membres de l’OMSA se réunissent à la fois pour pourvoir les postes vacants et pour prendre des décisions quant aux résolutions administratives et techniques.