Il présente des signes neurologiques compatibles avec la rage, bien que l’hypothèse semble s’écarter à ce stade.
C’est une enquête à multiples rebondissements que mène actuellement la DDPP de Saône-et-Loire (71), après le signalement d’un chien susceptible d’être infecté de rage. Tout a commencé le 1er février 2023, quand la propriétaire d’une chienne berger malinois de 9 mois l’amène en consultation pour des troubles neurologiques (ataxie, myoclonies) dans une clinique vétérinaire proche de Chalon-sur-Saône (71). Au fur et à mesure de l’entretien, compte tenu des symptômes et de l’arrivée illégale du chien en France depuis le Maroc le 30 janvier, l’hypothèse de rage est avancée… Annonce qui a pour effet la fuite de la cliente avec sa chienne, par peur d’une euthanasie. La DDPP 71 est alertée et la propriétaire est contactée le 2 février. Celle-ci refuse de ramener sa chienne en consultation vétérinaire. Un arrêté préfectoral de mise sous surveillance de 6 mois est pris et une mise en demeure est envoyée à la propriétaire pour qu’elle fasse examiner à nouveau sa chienne. Le signalement de l’animal est en parallèle envoyé aux vétérinaires des départements proches. A la faveur d’une opération conjointe avec la police, autorisée par le parquet (perquisition et garde à vue), la trace de la chienne (prétendue morte à un moment par sa propriétaire !) a pu être retrouvée et l’animal placé en fourrière, où s’effectue sa surveillance. « Entre temps, l’animal a été présenté dans une structure vétérinaire d’un autre département, où son origine a été tue. Les analyses effectuées se sont révélées positives pour la maladie de Carré et l’anaplasmose, précise Anne Costaz (L91), directrice de la DDPP 91. En général, en cas de rage, l’animal meurt 5 à 6 jours après le début des symptômes et quasiment toujours avant 15 jours. On s’orienterait donc plus à ce stade vers une maladie de Carré atypique. La prudence reste toutefois de mise, rien n’empêchant la rage de se déclarer dans les 6 prochains mois ». Notre consœur rappelle le rôle essentiel des praticiens canins qui sont en première ligne pour détecter les importations illégales depuis des pays à risque de rage. Rien que pour le département de Saône-et-Loire, 30 cas d’importation sont signalées chaque année à la DDPP.