Ce sondage montre que seuls 2,2% des français déclarent avoir un régime alimentaire sans viande. ¾ d’entre eux se déclarent omnivores.
A la demande de France Agrimer, un sondage Ifop a été lancé sur la consommation de viande par la population française, sur la base d’un échantillon de 15 001personnes âgées de 15 à 70 ans et représentatif de la population française.
Il en ressort que le régime sans viande apparaît toujours très minoritaire en France. Ainsi, 2,2% des répondants ont déclaré avoir un régime sans viande (perscetarien, végétarien, végans), dont 0,3% de végans, 24% des répondants se disent flexitariens, 74% se disent omnivores*. Par ailleurs, 68% des répondants pensent que l’on consomme trop de viande en France, 60% estiment le poisson plus sain que la viande, et 56% que la production de viande a un impact négatif sur l’environnement.
Ces résultats sont cependant à nuancer. Par exemple, parmi les omnivores, 5% ont déclaré limiter leur consommation de viande…mais en parallèle, déclarent en manger encore tous les jours. De la même manière, parmi les flexitariens, 7% disent consommer de la viande tous les jours, et 12% plusieurs fois par semaine. Même dans les personnes déclarant avoir un régime sans viande, 50% indiquent consommer occasionnellement de la viande.
Une sensibilité au bien-être animal et à l’environnement
Plusieurs raisons sont associées au régime alimentaire. Pour les profils de régimes sans viande, sans surprise, la question de l’animal est au centre des préoccupations des individus. 68% déclarent avoir adopté ce régime à cause des conditions d’élevage et d’abattage, et 63% car il est cruel d’élevage des animaux pour les tuer. Cette dernière est déclarée comme la raison principale du régime alimentaire pour 32% des profils sans viande, ce qui en fait la raison principale numéro 1 pour ce régime alimentaire. La raison principale numéro 2 correspond aux conditions d’élevage (18% des répondants), et la troisième est liée au fait que la production de viande est considérée comme mauvaise pour l’environnement (14%).
Les flexitariens évoquent aussi pour 56% d’entre eux suivre leur régime alimentaire à cause des conditions d’élevage et d’abattage. Néanmoins, c’est le fait que ce régime contribue à être en bonne santé qui est la raison principale numéro 1 à l’adoption du régime alimentaire (26%). La raison principale numéro 2 est liée au fait que la production de viande est considérée comme mauvaise pour l’environnement. A noter aussi que 39% des flexitariens indiquent suivre ce régime aussi pour des raisons financières : pour 8% d’entre eux, c’est d’ailleurs la raison principale qui les pousse à être flexitarien.
La question de sécurité sanitaire ne pèse pas tant que cela : elles ne sont évoquées que par 10% des flexitariens, et 12% des sans viande. Ce pourcentage monte un peu plus pour la présence potentielle d’antibiotiques : 36% des flexitariens l’évoquent, et 28% des sans viande. Toutefois, ces deux questions sont bien loin d’être la raison principale à l’adoption du régime alimentaire : par exemple, 5% des flexitariens et 2% des sans viande déclarent comme raison principale à leur régime alimentaire la présence potentielle d’antibiotiques.
Et après ?
La grande majorité (85%) des répondants, indique ne pas vouloir changer de régime alimentaire. Toutefois, 18% des flexitariens, 19% des omnivores limitant leur consommation de viande, et 25% avec un régime sans viande veulent aller plus loin et être restrictif sur leur consommation de viande. C’est particulièrement le cas chez les plus jeunes : 19% chez les 15-34 ans veulent être plus restrictif contre 10% chez les 50-70 ans. En parallèle, les répondants déclarent un certain attachement à la viande : par exemple, 40% des flexitariens disent continuer à en manger car ils aiment trop cela.
Toute la question est maintenant de savoir si ces déclarations vont être suivies d’actes. Pour les auteurs, on peut dire que « le discours végétarien trouve un écho favorable dans les cibles aux pratiques moins restrictives ». Toutefois, « c’est sans doute le caractère contraignant des régimes sans viande, ainsi que la diversité des motivations qui poussent certains Français à des « compromis » (la limitation plutôt que l’exclusion, les écarts au régime). L’attachement à la viande y joue aussi un rôle important ».
Pour eux, il est difficile de faire des projections du fait de « la variété de parcours » : que se passera-t-il lors du passage de célibataire à en couple, de la naissance d’enfants, etc ? Pour les auteurs, « l’enquête confirme au final le besoin de suivre l’évolution des différentes cibles dans le temps pour pouvoir évaluer précisément l’impact de cette tendance de consommation sur l’avenir des filières agricoles ».
* L’Ifop a défini clairement les termes employés dans le sondage, aux répondants. Les omnivores sont ainsi des personnes consommant indifféremment des aliments d’origine animale ou végétale (je mange de tout), et les flexitariens des personnes qui diminuent leur consommation de viande sans être exclusivement végétarien. Pour les régimes sans viande, la différence entre les pescetariens et les végétariens est que les premiers consommes du poisson et produits de la mer, et que les deuxièmes ne consomment ni viande, ni produits de la mer. Les végan ne consomment aucun produit d’origine animale.