Sur 83 pharmacies inspectées, 66 délivrent dans l’illégalité - Le Point Vétérinaire.fr

Sur 83 pharmacies inspectées, 66 délivrent dans l’illégalité

11.02.2011 à 06:00:00 |
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« Un constat alarmant. » Le président du Conseil supérieur de l’Ordre (CSO), Michel Baussier, utilise ces termes dans un e-mailing adressé aux confrères pour lancer, de nouveau, « un appel à la plus grande vigilance sur la prescription et la délivrance » face à des détournements d’usage de ß-agonistes (Ventipulmin®) ou d’autres anabolisants, de kétamine, d’euthanasiques (T61®).

Ce constat est révélé par une enquête officielle des services d’inspection* menée en 2009 et 2010 auprès de quatre-vingt-trois pharmacies, dont 80 % ont été verbalisées, et vingt-deux cabinets vétérinaires, dont quatre (18 %) sont épinglés.

Une enquête qui met au jour les défaillances des pharmaciens

Cette enquête devait au départ évaluer le détournement d’usage d’un médicament : Ventipulmin® (les formes équines du clenbutérol). Ce ß-agoniste est en effet susceptible d’être détourné comme anabolisant dans les productions animales, comme dopant par certains sportifs (culturistes) et comme amaigrissant par des adolescentes. Les pharmacies et les cabinets vétérinaires contrôlés sont donc fortement ciblés sur leur historique d’achats suspects de ce médicament. Par exemple, les officines situées à Paris intra-muros, où les chevaux sont plutôt rares, sont davantage sélectionnées si elles achètent de fortes quantités de ce ß-agoniste. A l’inverse, les vétérinaires équins, qui peuvent facilement justifier l’usage de ce médicament, sont peu ciblés par cette enquête.

Le rapport ne conclut donc pas que 80 % des vingt-deux mille six cents officines sont en infraction grave sur le médicament vétérinaire. Mais à travers le prisme déformant du détournement de Ventipulmin®, il révèle les « pratiques défaillantes » largement répandues au sein des deux professions. « Les pharmaciens n’apportent aucune plus-value, ce serait même le contraire, et les vétérinaires méprisent leur bien le plus précieux, certes immatériel, le droit de prescrire, concluent les inspecteurs. La situation reste beaucoup moins préoccupante chez les vétérinaires que chez les pharmaciens. »

Eric Vandaële
* Enquête de la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires auprès de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et du service national d’enquête de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCRRF). Rapport de synthèse non disponible pour le public.

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1437 du 11 février 2011 en pages 12 et 13

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