Dans un communiqué publié le 5 avril 2023, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation fait le point sur les mesures mises en place actuellement pour prévenir et lutter contre la tuberculose bovine, une maladie qui persiste toujours dans certains élevages de bovins français.
Depuis 2001, la France dispose du statut indemne de tuberculose bovine, qui traduit de la qualité sanitaire du cheptel français et offre la possibilité aux filières bovines d’exporter leurs animaux et leurs produits. Cependant, cette maladie infectieuse potentiellement zoonotique est en progression dans plusieurs zones géographiques françaises (sud-ouest, Normandie, Corse) et elle persiste dans d’autres (Côte d’Or, Camargue). Face à ce constat, un renforcement des mesures sanitaires s'impose, selon le ministère de l'agriculture.
Des aides financières importantesParmi les actions mises en oeuvre depuis 2021, un cycle de formations gratuites est proposé aux éleveurs de bovins sur la base du financement du Plan de relance gouvernemental. La thématique de la "prévention de la tuberculose bovine" fait ainsi l'objet d'une formation obligatoire d'une journée, en présentiel, qui s’adresse aux éleveurs situés dans des zones infectées de tuberculose et qui souhaitent recouvrir un statut indemne. L’obligation de formation vaut également pour les éleveurs des troupeaux en lien épidémiologique de voisinage avec les foyers. A cet égard, comme l'indique le communiqué du ministère, la prévention de la tuberculose a bénéficié d’un dispositif de soutien à la formation des éleveurs de 2021 à 2023 dans le cadre de France Relance dotée de 3,5 millions d’euros. De plus, avec l'arrêté publié le 25 février 2023, les forfaits d’indemnisation des éleveurs, dans le cadre des abattages destinés à confirmer ou infirmer une suspicion détectée sur des bovins, ont été révisé à la hausse. Cette évolution des forfaits pour l’abattage diagnostic prend notamment en compte l’évolution des coûts des intrants et de l’énergie.
Des expérimentations sont en coursConcernant la faune sauvage, comme de nombreuses études ont montré qu'elle peut aussi être contaminée par la tuberculose bovine et devenir vecteur de la maladie pour les animaux d’élevage, une expérimentation vaccinale sur la faune sauvage a été lancée. Selon le ministère, une surveillance puis un assainissement des zones dans lesquelles la faune sauvage (sangliers, cervidés, blaireaux) a été détectée porteuse de la maladie, est considéré comme un complément essentiel à la lutte en élevage bovin. En respectant les recommandations de l’Anses (Agence Nationale de la sécurité sanitaire des aliments), le communiqué annonce que "la France lancera d’ici quelques semaines une expérimentation vaccinale sur le blaireau, financée par le ministère en charge de l’Agriculture à hauteur de 250 000 euros, comme outil complémentaire aux mesures de lutte actuellement basées sur une réduction ciblée des populations sauvages infectées". Une première phase de test d’un protocole de vaccination débutera au printemps 2023 en région Nouvelle-Aquitaine et "elle pourra, le cas échéant, être étendue à l’ensemble des zones contaminées". Enfin, le ministère de l'agriculture rappelle que le recours au test Interféron gamma, test qui permet de réduire la durée de blocage des élevages suspectés d'infection et de limiter le nombre d’abattage d’animaux suspects tout en maintenant une surveillance optimale des troupeaux, est désormais autorisé au niveau européen.