Le 30 janvier 2023, à l'occasion du premier Conseil "Agriculture et pêche" de l'Union Européenne (UE) de l'année, les ministres de l'agriculture des différents pays membres ont échangé leurs points de vues sur la révision de la législation sur le transport des animaux, élément essentiel de la production alimentaire.
"Les ministres ont été informés de la révision de la législation sur le transport des animaux et de la nécessité d'améliorer le bien-être des animaux (BEA) pendant le transport dans le marché unique et pour ce qui est des exportations vers les pays tiers". Voici l'un des sujets à l'ordre du jour du Conseil "Agriculture et pêche" de l'Union Européenne (UE) qui s'est tenu le 30 janvier 2023. En effet, en 2022, la Commission Européenne avait étudié la législation européenne en vigueur en matière de BEA et avait conclu qu’une révision était nécessaire. L’idée d’interdire les exportations d’animaux vivants hors des frontières de l’UE avait alors été évoquée.
Des oppositions au projetCependant, parmi les modifications proposées, l'interdiction du transport d'animaux vivants hors d'UE s'est révélée être un point de désaccord entre les États membres. Ainsi, le 30 janvier 2023, plusieurs ministres de l’Agriculture (Espagne, Française, Grèce, Irlande, Lettonie, Lituanie, Portugal et Roumanie) de pays de l'UE, dont le Ministre français de l’agriculture et de la pêche, Marc Fesneau, ont uni leurs forces pour s’opposer à cette proposition d'interdiction du transport d’animaux vivants vers des pays tiers. Selon ces derniers, même s'il faudrait "réactualiser les normes de transport des animaux en fonction des attentes sociétales et éthiques nouvelles, ainsi que des nouvelles connaissances scientifiques et technologiques, la législation européenne actuelle sur la protection des animaux pendant le transport, entrée en vigueur en 2005, a déjà permis d'améliorer le BEA des animaux pendant le transport".
Poursuivre la recherche d'amélioration du BEA pendant le transportDe plus, il reste indispensable de tenir compte du maintien de la compétitivité de la filière agricole, ont-ils indiqué. Avant de souligner que "le transport des animaux vivants est un élément essentiel au bon fonctionnement du secteur de la production animale en Europe. Si une interdiction du transport de ces animaux vivants est adoptée, cela pourrait avoir des conséquences néfastes et inattendues sur le BEA, comme l’obligation pour certains pays de se fournir ailleurs, dans des pays ou la législation sur le BEA n'est pas aussi encadrée qu'en UE". Selon ces ministres réunis, cela n’empêche toutefois pas de poursuivre la recherche de moyens efficaces et sûrs de transporter de la viande et du matériel génétique réfrigéré, comme alternative au transport danimaux vivants, car actuellement dans certains pays émergents il est pour le moment difficile de bien pouvoir respecter la chaîne du froid. En outre, comme l'a recommandé en octobre 2022 l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), « les durées de transport des animaux devraient être réduites afin d’améliorer le BE des animaux d’élevage pendant le transport, ainsi que le risque de propagation de la résistance aux antimicrobiens ». Enfin, selon les ministres opposés à l'interdiction du transport des animaux vivants hors d'UE, il convient de suivre l'avis des experts de l’EFSA selon lequel "il est important de développer un réseau de communication entre pays exportateurs et importateurs pour signaler les convois et de mettre en place un réseau de points de contact nationaux au sein de l'Europe pour le transport des animaux".