Un avis de l’Anses sur les dispositifs de protection des parcours de porcins en plein air - Le Point Vétérinaire.fr

Un avis de l’Anses sur les dispositifs de protection des parcours de porcins en plein air

Tanit Halfon

| 14.09.2021 à 17:03:00 |
© iStock-taxzi

L’Agence souligne le manque de connaissances sur les techniques alternatives aux clôtures pouvant être efficaces.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de rendre un avis sur les dispositifs de protection des parcours de porcins en plein air. La question était de savoir si des techniques alternatives aux clôtures pouvaient être envisagées pour se prémunir des dangers liés au compartiment sauvage. En effet, l’instruction technique 2019-389 définit un système de protection pouvant être difficilement mis en place par certains professionnels de l’élevage porcin.

Plusieurs alternatives ont été étudiées : organisation spatiale spécifique des élevages (femelles pubères au centre, et porcs moins attractifs en périphérie), utilisation de chiens de protection, utilisation d’un verra sur le parcours, utilisation de répulsifs et/ou de dispositifs d’effarouchement sur le parcours, ovariectomie et immunocastration des femelles pubères.

Il ressort qu’elles « ne sont pas ou peu mises en œuvre dans les élevages porcins plein air en France et qu’il est difficile de conclure sur leur efficacité en l’absence d’études robustes disponibles dans la bibliographie ou même de données dans la littérature. »

De plus, se pose aussi la question de l’observance et l’Anses rappelle que « maintenir un haut taux d’observance des mesures de biosécurité dans les élevages est un défi constant. »

Pour aller plus loin, les experts ont établi différences scénarios représentatifs des différents élevages plein air en France, et analysé dans ce cadre les facteurs déterminants de la probabilité de contact entre les porcs domestiques et les sangliers. Il ressort qu’il faut mettre en place plusieurs mesures alternatives associée à une clôture différente de celle de l'instruction technique (clôture IT) pour réduire le risque de contact avec les sangliers mais sans atteindre le niveau de protection de la clôture IT grillagée. Or, de plus, on sait d’après la bibliographie, que « le niveau d’observance des mesures diminue avec le nombre de mesures préconisées ».

Pour ce qui est des clôtures mobiles pour les animaux pubères, il apparaît qu’elle « ne peut se substituer seule à la clôture IT grillagée pour les porcs pubères car le facteur d’attraction majeur que constitue la présence de truies en chaleur ne peut être maîtrisé dans ce cas. »

En conclusion, l’Agence émet plusieurs recommandations, notamment elle souligne les besoins de recherches pour évaluer l’efficacité des mesures alternatives, mais aussi l’importance de collecter des données plus complètes sur l’organisation des élevages de porcs plein air en France. Dans ce cadre, les experts « souhaitent insister sur l’importance de la visite sanitaire dans tous les élevages, et notamment sur sa mise en place pour les porcs d’agrément ». De plus, la formation apparaît centrale notamment pour comprendre et anticiper les difficultés de mise en œuvre de mesures, mais aussi pour bien expliquer la réalité des mesures alternatives.

Tanit Halfon

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