Il a été lancé à l’initiative de l’OMSA et de la FAO, dans un contexte de circulation intense du virus dans la région.
L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont annoncé la création d’un groupe permanent d’experts de l’influenza aviaire dédié à la zone d’Amérique centrale et du sud. Son objectif : fournir un appui pour la gestion de la maladie qui sévit sur le continent américain. En effet, de nombreux pays de la région sont confrontés pour la première fois à la maladie. Selon le dernier bulletin de veille épidémiologique de la plateforme ESA, depuis le 1er octobre 2022, on dénombre 99 foyers dans le compartiment domestique (élevages, basse-cour, village, zoo) et 84 cas dans le compartiment sauvage, avec une tendance à l’extension vers le sud. 11 pays sont concernés : Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Equateur, Mexique, Panama, Pérou, et Venezuela. Aucun cas ou foyer n’a été détecté dans les Antilles françaises ou en Guyane.
« La rapidité de la propagation de l’IAHP a suscité certaines inquiétudes, puisqu’elle a atteint tous ces pays en quatre mois seulement. Si la plupart des cas ont été notifiés chez les volailles, des espèces sauvages ont également été touchées par cette maladie, notamment le pélican thage (Pelecanus thagus) et le pélican brun (Pelecanus occidentalis) », a-t-il été indiqué dans le communiqué de presse de l’OMSA. De plus, « la volaille, qui est l’une des protéines animales les plus consommées dans la région, joue un rôle important dans l’approvisionnement alimentaire et la nutrition (…) Le secteur de la production avicole est le sous-secteur agricole qui connaît la croissance la plus rapide, assurant des revenus à des milliers de familles ».
Ce groupe d’experts s’est déjà réuni une première fois en décembre dernier, avec à la clé plusieurs recommandations générales, relatifs à la biosécurité, la surveillance et la gestion des foyers.
A noter que la région n’est pas, non plus, épargnée par des franchissements de la barrière d’espèces. Au Pérou, des cas d’infections de mammifères ont aussi été signalés, chez des otaries avec notamment un épisode de mortalité massive constaté début février (plus de 500 otaries retrouvées mortes), un dauphin et un lion dans un parc zoologique. Un cas d’infection humaine a été aussi rapporté en Equateur le 10 janvier 2023, chez une fillette qui a développé des signes graves ayant nécessité une hospitalisation en soins intensifs. La fillette avait été exposée à des volailles, très probablement contaminées (source ESA).