Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a annoncé le lancement d’un dispositif financier à destination d’étudiants vétérinaires de dernière année, qui s’engageraient à suivre un Master « One Health » à l’Université de Limoges puis à exercer pendant 5 ans en tant que praticien rural ou mixte dans la région.
Le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a fait du secteur vétérinaire, un de ses combats. Si son projet de 5ième école vétérinaire publique semble, pour l’instant, plus du tout d’actualité, il vient d’être annoncé un dispositif d’aide en faveur du maillage vétérinaire en zone rurale.
Le principe est le suivant : il y a d’une part le déblocage de six bourses d’étude de 6000 euros, pour permettre à 6 étudiants vétérinaires de suivre le Master 2 « One Health et santé publique » à l’Université de Limoges, dans le cadre de leur dernière année d’études vétérinaires. D’autre part, ces étudiants auront, à l’issue du Master, « un accompagnement financier et technique » pour s’installer en Nouvelle-Aquitaine. En contrepartie de ces aides, ces étudiants devront s’engager à exercer pendant 5 ans en tant que praticien rural ou mixte dans la région.
Un mix originalLe principe est original. En effet, les étudiants vétérinaires se destinant à la pratique rurale, suivent classiquement, après l’obtention de leur diplôme de fin d’études vétérinaires (DEFV), une dernière année d’études (année d’approfondissement) en école nationale vétérinaire (ENV). Cette année est orientée « animaux de production » avec un mix d’enseignements et surtout des rotations cliniques et stages. Dans ce cadre, certains étudiants s’engagent dans le dispositif de stages tutorés afin d’effectuer un stage de longue durée au sein d’une même structure.
Il est tout à fait possible de suivre un Master, à la place d’une dernière année clinique, mais cela se fait classiquement dans le cadre d’un projet professionnel type recherche.
La région Nouvelle-Aquitaine propose donc un mix pour le moins original en associant une dernière année de Master suivie d’un engagement à exercer par la suite en tant que praticien de terrain.
Un Master «One Health »Le Master proposé existe depuis une dizaine d’années mais a été tout récemment remanié. Parmi les unités d’enseignement spécifique à ce Master, on trouve : zoonoses et maladies émergentes, gestion des risques agroalimentaires, évaluation et modélisation du risque, antibiorésistance et prévention des infections, faune sauvage et santé publique, anthropologie et sciences humaines, et enfin biosécurité alimentaire et environnementale. L’organisation du Master est classique : des enseignements de septembre à décembre, suivis d’un stage de 6 mois dans une structure s’intéressant à des problématiques zoonotiques. Le mémoire de stage, qui clôture l’année de Master, peut tout à fait servir de base de travail à la thèse de fin d’exercice vétérinaire, selon le responsable du Master. Selon lui, ce stage pourrait, pourquoi pas, s’imaginer en clinique vétérinaire, dans le cadre du projet professionnel de l’étudiant. De plus, les connaissances apportées par le Master, pourraient être valorisées à moyen terme suivant l’évolution professionnelle du vétérinaire.
Un dispositif pas finaliséLa candidature au Master se fait du 15 mars au 15 mai, via la plateforme eCandidat. Toutes les informations sont disponibles sur le site de l’Université de Limoges. Un jury, composé d’enseignements de l’Université de Limoges et d’un représentant de la Région, examinera la candidature.
Pour la bourse d’études de 6000 euros, elle sera versée en deux temps : au moment de l’inscription au Master, et au moment de l’obtention du diplôme. La Conseil régional indique aussi que le dispositif comprend « un accompagnement pour trouver un stage en région ».
Pour la suite, il est prévu « un accompagnement financier et technique à l’installation en Nouvelle-Aquitaine ». A ce stade, il n’y a pas d’autres précisions sur cette partie : en effet, le plan d’action régional est en cours de finalisation.
A noter que les ENV n'ont pas été associées à l'organisation de ce dispositif, ni la Direction générale de l'enseignement et de la recherche du ministère de l'Agriculture.
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