Récemment publié, il montre qu’une majorité d’européens pensent que cette question a son importance.
Un nouvel Eurobaromètre sur le bien-être animal a été récemment publié. Le dernier datait de 2015. En tout, ce sont un peu plus de 26 000 citoyens européens qui ont été interrogés sur le sujet dans 27 pays, dont 1001 pour la France. Ce sondage s’inscrit dans un contexte tendu : en effet, l’avancée de la révision de la réglementation à ce sujet, a pris du retard par rapport au calendrier fixé. A ce jour, seule la partie sur la proposition législative sur le transport des animaux vivants sera présentée d’ici la fin de l’année 2023 au Parlement européen. Pour le reste des sujets sur le bien-être animal, les études d’impact sont en cours.
Pour en revenir au sondage, une majorité de citoyens considèrent qu’il est important de protéger le bien-être des animaux d’élevage pour leur garantir des conditions de vie décentes : ils sont 52% à penser que c’est très important, et 39% que c’est plutôt important. En 2015, ils étaient respectivement 57% et 37% à le penser. 7% pensent que ce n’est pas très important, et 1% que ce n’est pas du tout important. Plusieurs pays se démarquent avec plus de 70% des personnes interrogées qui estiment que c’est très important : la Suède (81%), le Luxembourg (75%), la Finlande et Chypre (73%) et enfin l’Irlande (71%). La France se situe en 8e position (64%).
45% des européens interrogés considèrent que le bien-être des animaux de ferme devrait être « certainement » amélioré dans leur pays, et 39% « probablement ». En combinant ces deux réponses, trois pays se distinguent particulièrement : Chypre (95%), la Grèce (93%) et la France (92%). Les animaux de compagnie sont aussi concernés par le sondage : ainsi, 74% des européens interrogés estiment que leur bien-être pourrait être amélioré dans leur pays, dont 36% pensent que cela devrait être « certainement » le cas et 38% « probablement ». En combinant ces deux réponses, Chypre se distingue encore une fois (95%), devant la Grèce (89%) et le Portugal (88%).
La position de la France est supérieure à la position moyenne européenne pour la question de l’amélioration du bien-être, que ce soit pour les animaux d’élevage ou les animaux de compagnie.
Près de 40% ne veut pas payer plus cherParmi les autres résultats, citons : pour 57% des répondants, l’élevage d’animaux à fourrure devrait être interdit, et presque 1/3 estiment au contraire qu’il devrait être maintenu mais dans un cadre spécifique. Pour 50%, l’abattage des poussins mâles est inacceptable ; et pour 25%, la pratiquement est inacceptable sauf si les animaux sont destinés à une utilisation claire comme nourrir les oiseaux de proie. Pour 61%n la durée de transport des animaux vivants dans ou en provenance de l’Union européenne devrait être réduite, et pour 24% dans une certaine mesure. Pour 62%, les règles européennes du bien-être animal devraient s’appliquer aux aliments importés. Pour ce dernier point, la France se démarque avec 72% des répondants qui le pensent.
A noter aussi, et de manière assez surprenante : le fait de ne pas être enfermé dans des cages individuelles apparaît comme le facteur le moins prioritaire en terme d’importance pour les répondants, par rapport aux autres facteurs proposés dans le sondage. Le premier est le fait de veiller à ce que les animaux soient suffisamment nourris et aient un environnement adapté à leurs besoins de base (67% « très important » vs 56%).
Si l’intérêt des européens pour l’amélioration du bien-être animal semble ainsi toujours bien marqué, ce n’est pas encore à n’importe quel prix. Ainsi, 37% des répondants disent ne pas être prêts à payer plus cher, en hausse de 2 points par rapport au précédent sondage. 54% seraient prêts à payer plus cher, dont 26% jusqu’à 5% de plus, et 20% jusqu’à 10% de plus. La France suit cette tendance.