L’accès à des vaccins vivants est désormais facilité alors que jusqu’à présent, le principe de base était l’interdiction sauf dérogation.
La lutte contre les salmonelles en élevage avicole vient de faire l’objet d’une actualisation, avec la publication de l’arrêté du 27 février 2023. Ce texte regroupe toutes les mesures qui étaient jusqu’à présent définies dans 3 arrêtés (arrêté du 1er août 2018, du 4 décembre 2009 et du 26 février 2008). La principale évolution est l’autorisation d’usage de vaccins vivants dans les élevages de futures pondeuses d'œufs de consommation ou des futurs reproducteurs au stade multiplication. Jusqu’à présent, seuls les vaccins inactivés pouvaient être utilisés, les vaccins vivants n’étant envisageable que par dérogation pour les troupeaux de poulettes futures pondeuses d’œufs de consommation.
Le nouveau cadre réglementaire simplifie l’accès au vaccin vivant : désormais, les éleveurs pourront y avoir accès à condition de justifier d’une charte sanitaire pour les établissements de futurs reproducteurs, les établissements de futures pondeuses d'œufs de consommation et les établissements de ponte de destination. Les élevages de poules pondeuses d’œufs de consommation sans charte, pourront quand même prétendre à la vaccination, « si une inspection officielle réalisée par la direction départementale chargé de la protection des populations montre qu'ils respectent les obligations de fonctionnement et de d'aménagement prévues par l'arrêté du 29 septembre 2021 susvisé ».
Cette évolution s’inscrit dans un contexte de lutte européenne contre les salmonelles en élevages de poules pondeuses, afin de réduire les cas d’infections humaines. Selon le dernier rapport sur les zoonoses alimentaires de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur les données 2021, la salmonellose est la 2e zoonose alimentaire la plus répondue au sein de l’Union européenne après la campylobactériose (60 050 cas confirmés pour la salmonellose, 127 840 pour la campylobactériose). La France fait partie des mauvais élèves pour le contrôle des salmonelles dans les troupeaux de pondeuses. Parmi les pays ayant signalé les sérovars Salmonella Enteritidis et S. Typhymurium (respectivement les premier et deuxième sérovars le plus fréquemment signalés dans l'UE), la France représentait 28 % des sérovars d’Enteritidis notifiés et 36,5% pour Typhymurium. Soit la majorité des sérovars notifiés : pour Enteritidis, le 2e pays à notifier des détections est l’Espagne avec 13 % de cheptels positifs ; pour Typhymurium, il s’agit aussi de l’Espagne avec 21 % de positifs.