Les tarifs pratiqués diffèrent sensiblement selon la situation géographique de la structure vétérinaire. Si le prix de la consultation est stable, celui des actes est en hausse.
Le Mammouth déchaîné, un site informatif dédié à la protection animale, a mené une enquête sur les tarifs vétérinaires, reprenant la méthodologie* employée par UFC-Que choisir, qui avait publié un dossier similaire en 2018. Principal enseignement de l’étude, la disparité entre les régions. « Les prix varient de façon significative d'une ville à l'autre, et au sein de la même région, avec des écarts qui peuvent aller du simple au quadruple ! » explique Thomas Legrand, fondateur du Mammouth déchaîné, ingénieur en informatique et statistiques. Pour les chiens, l'Ile-de-France est la région la plus chère avec des prix supérieurs de 23 % à la moyenne nationale, suivie par la Guyane (+11 %) et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (+8 %). La Bretagne et l’Occitanie sont les régions où les tarifs apparaissent les moins élevés. « A titre d'exemple, il faut compter en moyenne 583 € en Bretagne pour les soins vétérinaires d'un chien**, contre 845 € en Ile-de-France, soit un écart de 262 € !». Même constat pour les chats, avec des tarifs supérieurs de 19% en Ile-de-France par rapport à la moyenne nationale. Le coût moyen des soins s'élève à 280 € dans les Hauts-de-France et à 510 € en Ile-de-France. Les prix des actes vétérinaires pratiqués dans les villes de plus de 50 000 habitants sont plus chers que dans les communes moins peuplées : jusqu’à 19 % supérieur pour les soins des chats, et 15 % en moyenne pour les actes concernant les chiens. Des disparités importantes sont observées dans certains départements et au sein d’une même région. A titre d’exemple, les tarifs pratiqués à Paris sont plus élevés de 35 % par rapport à la moyenne nationale, et de 17 % en moyenne par rapport au reste de l’Ile-de-France. Les disparités varient aussi en fonction des arrondissements : une consultation de base pour un chat coûte 35 € dans le 14e, alors qu'elle atteint en moyenne 72 € dans le 3e. « Il existe également des écarts de prix surprenants selon l'animal soigné. A Paris, cela coûte plus cher de vacciner un chat (83 €) qu'un labrador (74 €) ! Une tendance qui se retrouve dans le reste de la France, y compris pour le rappel de vaccination », observe Thomas Legrand. Paris et Nice font partie des villes les plus chères. Le classement fait également apparaître des différences notables selon l'animal soigné : par exemple, Bordeaux est la 4e ville la moins chère pour les chiens, mais seulement la 7e pour les chats. À Strasbourg en revanche, les tarifs pratiqués par les vétérinaires sont plus compétitifs pour les chats que pour les chiens.
Un tarif de consultation stable en 3 ans
Outre ces disparités géographiques, l’étude indique que, depuis 2018, les tarifs des consultations restent stables : 36 € en moyenne (de 20 à 78 €) pour les chats. La stérilisation d’un chat mâle coûte de 40 à 200 € (moyenne 71 €, + 4,4 % en 3 ans) et celle d’une femelle de 55 à 350 € (moyenne 130 €, +4%). Le rappel de vaccination oscille entre 10 et 113 € (moyenne 64 €, +4,9%) tandis que l’identification est tarifée de 25 à 121 € (moyenne 64 €). Pour les grands chiens, le tarif des trois actes (consultation, stérilisation et rappel de vaccination) est de 7 % supérieur à celui de 2018, soit le double de l’inflation sur la même période, analyse Thomas Legrand. Pour un labrador, la consultation varie de 20 à 65 €, avec une moyenne de 37 € (prix stable), la stérilisation d’un mâle de 75 à 425 € (moyenne 199 €, + 10,6 % en 3 ans), d’une femelles de 120 à 600 € (moyenne 308 €, + 6,9%), un rappel de vaccin de 29 à 130 € (moyenne 56 €, + 9,8%) et l’identification de 30 à 115 € (moyenne 66 €). « L’augmentation relative des tarifs depuis 2018 est sans doute multifactorielle. Les vétérinaires répercutent sur les actes chirurgicaux et vaccinations l’augmentation continue des qu’ils utilisent (vaccins, médicaments, consommables anesthésiques, antibiotiques, bandages, fils…). L’apparition de nouvelles techniques, comme la cœlioscopie, peut également expliquer un coût plus important des stérilisations de femelles. Enfin, les vétérinaires sont aussi amenés à s’équiper de matériel toujours plus performant (radiographie numérique, échographe, laser…) ce qui se répercute sur les tarifs de ces actes mais aussi d’autres plus fréquents. D’autre part, l’arrivée des chaînes dans le paysage vétérinaire français a peut-être un impact sur les tarifs », analyse Isabelle Vixège, vétérinaire et contributrice sur le site le-mammouth-dechaine.fr.
* 2 401 cabinets et cliniques vétérinaires dans 95 départements français ont été interrogés par téléphone du 22 mars au 9 avril 2021 de façon anonyme par la société spécialisée Mediphone, sur la base de trois scénarios (chat, labrador, chihuaha). 14 014 tarifs sont collectés puis analysés par Thomas Legrand, fondateur du Mammouth déchaîné, ingénieur en informatique et statistiques. Lorsque le vétérinaire indique une
fourchette de prix pour un acte, le plus bas est gardé.
**moyenne des coûts calculée par structure sur la base de 6 actes : primo-vaccination, rappel de vaccins, consultation, identification, stérilisations mâles et femelles.
Alerter la rédaction sur une réaction
Alerter la rédaction sur une réaction