Cette initiative, qui a recueilli plus d’un million de signatures, demande à la Commission européenne de légiférer sur l’utilisation des produits phytosanitaires, avec un objectif de réduction de 80 % d’ici à 2030.
L’initiative citoyenne européenne, « Save bees and farmers » (sauvons les abeilles et les agriculteurs), a passé la barre des 1 millions de signatures issues d’au moins 7 pays de l’Union européenne. Comme cela est prévu par la réglementation européenne, ce niveau de soutien a permis aux organisateurs de l’initiative d’être reçu par la Commission européenne le 25 novembre dernier, a-t-il été indiqué par voie de communiqué de presse. Leurs revendications sont les suivantes :
- réduction de 80 % de leur usage en agriculture d’ici à 2030, avec en priorité la suppression des produits les plus dangereux, « de manière à ne plus recourir à des pesticides de synthèse à l’horizon 2035 » ;
- restauration des écosystèmes naturels dans les zones agricoles « pour que l’agriculture devienne un moyen de rétablir la biodiversité » ;
- aller vers une « agriculture diversifiée et durable à petite échelle, en favorisant une augmentation rapide des pratiques agroécologiques et biologiques et en permettant une formation des agriculteurs » ;
- favoriser « une recherche indépendante en matière d’agriculture sans pesticides et sans OGM ».
La 7e initiative réussieEn plus de cette entrevue, une audition publique au Parlement européen est prévue. « À l'issue d'une évaluation approfondie, la Commission présentera ensuite une communication expliquant son raisonnement pour la prochaine étape: s'il faut proposer une législation, proposer d'autres actions ou ne pas donner suite à l'initiative », est-il indiqué par voie de communiqué de presse.
Il s’agit de la septième initiative citoyenne à réussir à aller jusqu’à ce stade. Avec 1,4 millions de signature dont près de 90 000 en France, la dernière à avoir réussi était « End of the cage age », dont l’objectif était d’arrêter les systèmes en cage en élevage. Cette initiative avait été reçue très favorablement par les députés du Parlement européen qui avaient appelé la Commission européenne à légiférer pour la fin de l’élevage en cage. Laquelle s’était ensuite engager à le faire d’ici la fin de 2023, avec « une proposition législative visant à supprimer progressivement et finalement interdire l’utilisation de systèmes de cages pour tous les animaux mentionnés dans l’initiative » (volailles, truies, veaux, lapins).