Dans une publication parue dans la revue mBio le 27 avril 2023, des chercheurs de l’INRAE (Institut National de la recherche agronomique et de l'environnement) ont expliqué les résultats des travaux qu'ils ont menés sur la persistance dans un hôte-insecte de la bactérie Bacillus thuringiensis, largement utilisée comme biopesticide pour lutter contre les ravageurs des cultures.
Grâce à une approche pluridisciplinaire, une équipe de chercheurs de l’INRAE a montré pour la première fois dans un article de recherche publié le 27 avril 2023, que les bactéries Bacillus thuringiensis, utilisées comme bioinsecticides depuis de nombreuses années, peuvent survivre longuement dans les insectes hôtes sans être sous forme de spores. En effet, depuis de nombreuses années, la forme cellulaire dormante "spore" était considérée comme le seul mode de survie des bactéries. Pour réaliser leurs tests, les scientifiques ont utilisé comme modèle animal des larves d’un papillon ravageur des ruches Galleria mellonella qui ont été infectées par la bactérie Bacillus thuringiensis. La survie de cette dernière a ensuite été mesurée sous ses deux formes possibles (sporulée ou non).
Des travaux de recherche à poursuivreLes résultats de l'étude ont montré que les bactéries qui ne sont pas sous forme de spore représentent environ 50% de la population totale de bactéries survivantes. Ces dernières peuvent ensuite persister pendant au moins 14 jours dans le cadavre des larves en s'adaptant, notamment en augmentant leur réponse au stress oxydant et en entrant dans un état de ralentissement métabolique, ce qui pourrait diminuer leur sensibilité aux stress environnementaux. "Les bactéries non sporulées s'engagent donc dans un processus d'adaptation profond permettant leur persistance dans ces conditions" ont donc conclu les chercheurs, avant d'ajouter que cette étude devrait être élargie aux autres espèces du groupe auquel appartient Bacillus thuringiensis. Les résultats de cette étude permettent donc de conclure que Bacillus thuringiensis est utilisable dans le cadre de la lutte biologique pour contrôler les populations d’insectes ravageurs de cultures ainsi que les moustiques. Son utilisation permet de réduire voire supprimer l'utilisation de pesticides chimiques.