![Une salmonelle multirésistante, de sérotype Kentucky, inquiète les scientifiques](https://www.lepointveterinaire.fr/images/02d/4d9a96076dc5c1fad0cc6b665014e/site_vet3r_actu42794_photo.jpg)
Depuis 2002, le Centre national de référence des salmonelles (Institut Pasteur, Paris) a détecté l’émergence de Salmonella Kentucky ST198, qui présente des résistances à plusieurs antibiotiques, notamment aux fluoroquinolones, chez certains voyageurs de retour d’Egypte, du Kenya et de Tanzanie.
Pour mesurer l’étendue du problème, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Institut national de la recherche agronomique et de l’Institut de veille sanitaire ont entrepris une étude internationale, associant une dizaine d’institutions en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique. Les données épidémiologiques ont mis en évidence une augmentation des cas de salmonellose dus à ce sérotype.
Alors qu’entre 2002 et 2008, environ 500 cas pour la France, le Royaume-Uni et le Danemark étaient recensés, la France seule en a compté 270 entre 2009 et 2010. Mais ce qui inquiète également les chercheurs, c’est qu’aujourd’hui, pour plus de 10 % d’entre eux, les patients n’ont pas déclaré de séjour à l’étranger. La bactérie commence donc, selon toute vraisemblance, à s’implanter en Europe, estiment les scientifiques.
L’Egypte pourrait être le berceau géographique de l’apparition des résistances
Les investigations menées semblent indiquer que l’Egypte pourrait être le berceau géographique de l’apparition des résistances de cette bactérie aux antibiotiques.
Les chercheurs estiment par ailleurs probable que Salmonella Kentucky ait acquis le fragment d’ADN responsable des premières résistances par l’intermédiaire des filières aquacoles. Le recours massif aux antibiotiques dans ces élevages développés en Egypte dès le début des années 90 aurait favorisé la sélection des souches bactériennes résistantes à ces antibiotiques, expliquent-ils. La bactérie s’est ensuite propagée dans la filière volailles en Afrique, considérée comme la principale vectrice de la souche chez l’homme.
Nathalie Devos
Source : Institut Pasteur et Inra, août 2011
Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1459 du 26 août 2011 en page 16