Le Brexit est désormais une réalité (ou presque). Plusieurs questions, qui concernent la profession vétérinaire, restent encore en suspens. À ce stade, les entreprises de l’industrie de la santé animale et les organisations professionnelles naviguent encore dans le flou. L’issue des négociations entre Bruxelles et Londres est déterminante et peut favoriser une sortie tout en douceur. Alors, soft or hard Brexit ?
Outre les questions relatives à la finance, à la diplomatie ou à la sécurité, il convient de s’interroger sur les conséquences du Brexit sur le secteur de la santé animale. De nombreux domaines sont en effet réglementés par les instances européennes et le Royaume-Uni constitue une plaque tournante pour de nombreux industriels de la santé animale. Animal Health Europe, qui représente ce secteur, confirme qu’il existe un sentiment général d’appréhension concernant le Brexit. « Mais à l’heure actuelle, l’appréhension est principalement liée à l’incertitude de la situation. Il ne fait aucun doute que la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne (UE) aura pour conséquence un certain nombre de changements pour l’industrie des médicaments vétérinaires, ce qui peut entraîner des défis, mais aussi des opportunités », indique Roxane Feller, sa secrétaire générale. Du côté de la Fédération vétérinaire européenne (FVE), il est aussi nécessaire de faire entendre les intérêts de la profession lors des négociations entre le Royaume-Uni et la Commission européenne. La fédération insiste notamment sur le rôle central du vétérinaire pour la gestion de plusieurs problématiques : la reconnaissance mutuelle des diplômes vétérinaires, la santé animale, le bien-être des animaux, la santé publique, la protection de l’environnement, l’élevage ou encore la résistance aux antimicrobiens. Le son de cloche est le même au sein de l’Association des vétérinaires britanniques (BVA), qui craint que le Brexit n’aggrave la pénurie de vétérinaires que connaît aujourd’hui le Royaume-Uni.
La reconnaissance mutuelle
La FVE rappelle la grande mobilité de la profession vétérinaire. En témoigne le forum que La Semaine Vétérinaire avait consacré au Brexit en juillet 2016. Pour les vétérinaires français interrogés, la situation reste floue. Selon la fédération, environ 6 % de tous les vétérinaires européens ont travaillé dans un autre pays au cours des trois dernières années et de nombreux vétérinaires britanniques travaillent ou fournissent des services temporaires dans d’autres pays européens. La question du Brexit concerne aussi les vétérinaires français qui ont choisi d’exercer outre-Manche. « Pour les vétérinaires qui travaillent au Royaume-Uni, il peut se poser la question de rester ou non, car demain il est possible qu’ils soient obligés de partir. Excepté ceux qui y travaillent depuis suffisamment longtemps et peuvent demander la nationalité britannique. Aujourd’hui, la circulation des personnes et des diplômes est libre dans l’UE », souligne Thierry Chambon (FVE).
Retrouvez l'intégralité de cet article en pages 38-43 de La Semaine Vétérinaire n° 1753.