L’auxiliaire seconde le vétérinaire dans la prise en charge du chat âgé - Le Point Vétérinaire.fr

L’auxiliaire seconde le vétérinaire dans la prise en charge du chat âgé

14.03.2011 à 06:00:00 |
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La proportion de félins âgés est de plus en plus importante dans les cliniques vétérinaires. Par conséquent, le praticien et son auxiliaire doivent mettre en place une approche particulière pour ces nouveaux patients.

Il est difficile de déterminer un âge fixe à partir duquel le chat franchit le seuil de sénescence. Chez cette espèce, l’âge de huit ans est généralement retenu pour dire que l’animal passe de l’état d’adulte à celui de senior. Dans tous les cas, le vieillissement s’accompagne d’une altération des fonctions métaboliques (absorption, digestion, excrétion), de difficultés locomotrices et d’une résistance diminuée aux agressions extérieures. La gériatrie vétérinaire comporte donc deux approches : d’abord une médecine préventive qui s’accompagne d’un indispensable bilan de santé, ensuite une médecine curative qui implique d’aborder l’animal âgé avec ses spécificités.

Le rôle de l’auxiliaire auprès des propriétaires

La mise en place des consultations gériatriques implique l’ensemble de l’équipe soignante, de l’auxiliaire au vétérinaire. Les ASV remplissent un rôle important dans les différentes approches des chats âgés. Au niveau préventif, l’accueil du client constitue un moment privilégié pour l’informer de l’existence et de l’intérêt du suivi gériatrique. Il est intéressant d’évaluer le niveau de sensibilisation du propriétaire, au moyen d’un questionnaire par exemple, et ensuite de choisir la démarche la plus adaptée aux résultats.
L’auxiliaire devra sensibiliser les propriétaires aux risques encourus par leur animal senior afin de favoriser les dépistages, le plus souvent par la mise en place de bilans gériatriques basés sur des examens complémentaires. Le premier objectif de ceux-ci n’est pas le diagnostic, mais l’établissement des valeurs de départ, qui feront ensuite référence pour cet animal dans un suivi répété sur le long terme.
En règle générale, un bilan gériatrique comprend les examens suivants : premièrement, une analyse d’urines ; deuxièmement, des analyses biochimiques (alanineaminotransférase [Alat], phosphatases alcalines [PAL], protéines, urée, créatinine, glycémie) ; enfin, une mesure de la pression artérielle compte tenu de la forte prévalence de l’hypertension artérielle chez le chat. L’ASV doit bien expliquer aux clients l’intérêt d’une telle démarche et dispenser les conseils nécessaires à la bonne réalisation de ces examens (animal amené à jeun, prévoir suffisamment de temps pour réaliser le bilan, etc.).

Au niveau de l’approche curative, le rôle de l’auxiliaire consistera à détecter dans le discours du propriétaire d’un animal senior les indications évocatrices d’une maladie liée à l’âge afin de l’orienter vers une consultation adaptée. Enfin, le rôle de l’ASV est essentiel pour conseiller les soins hygiéniques, qui ne doivent pas être négligés chez l’animal âgé, notamment la poursuite des soins d’hygiène bucco-dentaire, et l’activité physique en prévention des effets du vieillissement. Les soins corporels permettent de maintenir le lien affectif entre le propriétaire et l’animal, mais aussi une surveillance de l’état de la peau du félin et la détection des néoformations cutanées. Ces soins nécessitent une réelle motivation du propriétaire. Il est par conséquent important pour l’équipe médicale de le (re)sensibiliser.

Nicolas Ségard


Extrait du Supplément ASV à La Semaine Vétérinaire n°1442 du 18 mars 2011

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