La prise en charge de la douleur chez l’animal - Le Point Vétérinaire.fr

La prise en charge de la douleur chez l’animal

23.11.2012 à 06:00:00 |
©

La douleur accompagne souvent les maladies et les traumatismes subis par les animaux. Son évaluation, sa prise en charge précoce et son suivi sont essentiels au bien-être du patient.

Il existe deux grands motifs de consul­tation vétérinaire : les "convenan­ces", programmées (bilan de santé, vaccination, etc.), et les impromptus, dus à une maladie, à un traumatisme, à une urgence ou à une nécessité chirurgicale. Ces derniers sont souvent douloureux. Le rôle principal de l’auxiliaire vétérinaire est d’assurer le bien-être et le confort de l’animal. Il surveille, pré­pare et insiste, le cas échéant, pour que toute anal­gésie nécessaire soit mise en place.

Le propriétaire, qui vit avec son animal, le connaît mieux que quiconque. Grâce à son empathie, il saura le comprendre et identifiera très vite un mal-être, sans en connaître nécessairement l’origine (gêne ou vraie douleur). Il faut donc motiver les propriétaires à venir consulter pour déterminer de quoi il s’agit.

Savoir repérer la présence d'une douleur
Chez l’homme, la douleur fait appel au souvenir et à l’émotion. Elle a donc un caractère personnel et graduel selon l’état physique mais aussi psycho­logique du patient. De même chez l’animal, un chien peureux et triste aura une sensation de douleur plus importante qu’un animal plus pla­cide et/ou jovial.
L’évaluation de la douleur est absolument essentielle pour une gestion efficace. Pourtant, la capacité de mesurer cette douleur de façon précise, répétable et valide est l’une des plus grandes difficultés à laquelle les vétérinaires et les auxiliaires sont confrontés au quotidien. L’évaluation de la douleur chez un animal est souvent un jugement de valeur, dominé par un biais, une perception, voire une éthique personnels. De façon à appréhender la douleur d’un animal avec compétence, nous devons être familiers avec l’ensemble des comportements normaux manifestés par un animal donné, et ensuite être capables d’identifier et de discriminer les changements, par rapport à la normale, qui sont attribuables à la douleur.

Un certain nombre de points clés peuvent être mis en avant afin d’évaluer correctement une douleur chez nos animaux de compagnie. Il est légitime de penser que les humains et les animaux sont très proches en termes de perception de la douleur, c’est-à-dire que quelque chose qui serait douloureux pour une personne l’est tout autant pour un animal. La réponse à un traitement analgésique adapté est actuellement le meilleur marqueur qui soit pour confirmer la présence d’une douleur. Souvenons-nous que l’espèce, l’âge, la maladie, le tempérament ou l’administration d’un médicament peuvent influencer les réponses comportementales à la douleur. Le ressenti d’une douleur peut rapidement varier ; il est donc essentiel de la mesurer régulièrement. Les personnes qui évaluent la douleur d’un animal doivent avoir l’habitude de travailler avec des animaux, sains comme malades. Lorsque cela est possible, il est très utile de comparer le comportement d’un animal avant et après la survenue d’un stimulus douloureux. Il est important de noter la réponse d’une interaction avec une personne en plus de la simple observation de l’animal dans sa cage. Il est tout aussi important d’évaluer la réponse à une palpation ou une manipulation douce de la région d’intérêt. De tout ceci doit découler le développement de protocoles cliniques d’évaluation de la douleur. Enfin, il est vital de réévaluer encore et encore le degré de confort ou d’inconfort d’un animal.

Éric Guevel et Matthieu Cariou

Pour plus d’informations, voir le Supplément ASV à La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23 novembre 2012 en pages 12 à 15

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.