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Obtenir qu’un chien puisse rester seul

17.01.2012 à 06:00:00 |
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La capacité d’un chien à rester seul dépend de multiples facteurs : les conditions de développement, l’équilibre émotionnel, les apprentissages, etc. Les circonstances dans lesquelles l’animal reste seul, le degré de tolérance des maîtres ou du voisinage interviennent également.

L’auxiliaire vétérinaire dispense les premiers conseils et oriente en consultation. À l’accueil, il reçoit les inquiétudes, les déceptions ou les interrogations des propriétaires. L’observation de l’animal, à la clinique ou en hospitalisation, est l’occasion de s’interroger sur les capacités du chien à rester seul. L’ASV a également une place dans le suivi de l’animal, à la suite d’une prise en charge thérapeutique des difficultés.

Les enjeux

Obtenir que le chien reste seul signifie que les maîtres peuvent s’absenter sans conséquences dommageables pour l’animal ou son environnement. En cas de difficulté, les symptômes les plus fréquents sont des destructions, des productions vocales (aboiements, plaintes), la malpropreté, du léchage, des fugues. D’autres manifestations, telles qu’une salivation excessive, des signes de détresse, d’agitation ou d’agressivité au départ ou en anticipation de celui-ci, sont susceptibles d’être observées.
Ces signes sont regroupés sous le terme de « troubles liés à la séparation », une appellation introduite avec la récente mise sur le marché d’un médicament vétérinaire à base de fluoxétine, efficace pour le traitement de ces troubles (à condition d’être accompagné d’une thérapie comportementale).
Quelles que soient les manifestations constatées en l’absence des maîtres, les conséquences sont souvent dramatiques : punition, abandon, etc.
Normalité ou affection ? Faut-il considérer comme malade tout chien qui produit des nuisances en l’absence de ses maîtres ? Certainement pas ! En effet, un chien normal aboie pour alerter dans un contexte de garde. Un chiot peut faire des souillures lorsque la propreté n’est pas encore acquise, ou provoquer quelques dégâts du fait d’une exploration orale normale dans les premiers mois. Des maladies organiques sont aussi à l’origine de symptômes en l’absence des maîtres : diabète, affections neurologiques, etc. Enfin, de nombreux troubles comportementaux, reflets d’une souffrance de l’animal, conduisent à une incapacité à rester seul.
Toute plainte pour manifestation gênante doit être reçue et entendue. La réaction des maîtres peut faire basculer le chien dans l’anxiété et aggraver les symptômes. L’exploration de la capacité de l’animal à rester seul ne peut se faire sans prendre en compte :

> le mode de vie du chien (l’évaluation des symptômes conduit parfois à améliorer les conditions de vie en sensibilisant les propriétaires aux besoins du chien) ;
> le niveau de tolérance des maîtres et de l’entourage, qui conditionne l’urgence exprimée par les propriétaires (risque d’abandon, plainte des voisins) ; certains ne supportent pas le moindre objet déplacé ou une poubelle vidée ; certains voisins ne souffrent pas le moindre aboiement, d’autres ont un niveau de tolérance élevé ou mettent en place des systèmes de protection (barrière, chaises, attache, muselière, mise en cage, collier électrique, etc.) ;
> l’importance des symptômes, qui ne reflète pas toujours le mal-être du chien (certains ne produisent pas de nuisance, mais sont dans un état d’anxiété permanente qui nécessite toute notre attention).
L’auxiliaire, au coeur de ce système, joue un rôle dans la prévention et doit apprendre à gérer la communication avec les propriétaires autour de ce sujet, en cohérence avec le vétérinaire.

Nathalie Marlois, Nicolas Massal et Gérard Muller

Extrait du Supplément ASV à La Semaine Vétérinaire n°1479 du 20 janvier 2012

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