EXPRESSION
FORUM
SARAH POMIAN
ASV à Paris
L’un de nos clients voulait une vasectomie pour son chat, car il pensait que la castration n’était bénéfique que pour le propriétaire. Je lui ai demandé si son chat sortait, c’était le cas, il voulait juste éviter qu’il se reproduise et perturbe les minettes voisines. Je lui ai expliqué que la vasectomie ne réglerait pas le problème, car un chat vasectomisé conserve ses testicules, donc ses hormones mâles et le comportement d’un animal non castré. Ce qui n’empêche donc pas les bagarres et blessures ainsi que les maladies sexuellement transmissibles. J’ai expliqué qu’avec une castration, l’animal n’aurait plus de pulsions sexuelles, ce qui a amené le client à changer d’avis. Dans tous les cas, j’argumente sur les avantages de la castration. Pour les mâles, moins de fugues, de marquage urinaire, de bagarres, de troubles du comportement et de maladies : chez le chat le FIV et le FELV, chez le chien les tumeurs testiculaires, affections de la prostate ou l’agressivité. Pour les femelles, moins de blessures et de tumeurs mammaires, pas de gestation non souhaitée, pas d’infection utérine. Si un propriétaire est très réticent, je peux proposer une castration chimique qui consiste à poser un implant hormonal. J’aborde toujours le sujet de la stérilisation lors de la visite d’achat ou du premier rendez-vous vaccinal, en insistant pour les femelles car le risque pathologique est élevé chez les femelles seniors non stérilisées.
LAETITIA HURBE
ASV en Haute-Vienne
Je propose systématiquement la castration dès 6 mois chez le chat, car une minette peut se reproduire très tôt. De plus, la stérilisation va éviter certains problèmes de santé, comme des pyomètres ou les tumeurs mammaires, et donc réduire les frais vétérinaires, ce qui est un avantage considérable pour l’animal comme pour le propriétaire. Je rencontre assez peu de clients réticents, mais certains peuvent l’être à cause du risque de prise de poids, dont je me dois de les informer. Je conseille donc une alimentation moins énergétique adaptée aux chats stérilisés. Si un client refuse la stérilisation, du fait de la douleur ou du tarif, j’explique les moyens et le déroulement de l’intervention et/ou je propose un règlement en plusieurs fois. J’ai un client irréductible qui donne une pilule contraceptive à sa chatte depuis au moins dix ans. Malgré mes arguments sur les risques de cancer mammaire et de métrite liés à ce médicament, je ne parviens pas à le convaincre de la stériliser car l’absence de chaleurs lui convient. J’ai aussi entendu que « la stérilisation est contre nature », dans ce cas je donne quelques chiffres : une chatte peut s’accoupler et redevenir gestante même en allaitant, elle peut avoir 4 à 6 portées de 4 ou 6 chatons par an, soit en moyenne jusqu’à 30 chatons sur une année, ce qui est contraire au bien-être de l’animal et réduit son espérance de vie. C’est en principe un argument de poids !
FANNY ETCHETTO
ASV à Paris
Nous avons le cas d’une cliente qui n’a jamais voulu faire stériliser son chat mâle, terrorisée par l’anesthésie depuis que son mari est décédé lors d’une anesthésie. Bien que toutes les précautions soient prises, malheureusement, je ne peux pas lui garantir un risque zéro. Mais l’objection la plus fréquente chez nos clientes est que leur chatte ne sera jamais « maman ». Je précise alors que la maternité a très peu d’importance dans l’espèce féline. Au contraire, la stérilisation va apporter des avantages, comme la disparition des manifestations désagréables des chaleurs, du marquage des chats mâles à l’affût, etc. Plus la stérilisation se développera, moins nous traiterons de tumeurs mammaires et de maladies sexuellement transmissibles comme le « sida du chat ». Chez les mâles, la castration diminue les accidents et les bagarres (moins 85 %) et les marquages urinaires à l’odeur désagréable, surtout en appartement ; elle rend le chat plus affectueux et sociable. Les quelques réticences viennent toujours des hommes et traduisent une forme d’orgueil masculin : « Mon chat n’aura plus ses attributs ». La plupart des freins à la stérilisation ne sont pas rationnels, ils sont le résultat des émotions que les humains projettent sur leur animal de compagnie.