Le suivi sérologique postvaccinal est une alternative aux rappels antirabiques

Une première conférence internationale sur « La rage en Europe » a été initiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et celle de la santé animale (OIE), à Kiev (Ukraine), du 15 au 18 juin dernier. Son principal objectif était de réunir des vétérinaires, des scientifiques, des cliniciens et des représentants de la santé publique pour partager leurs expériences et se mettre d'accord sur les stratégies de prévention et de contrôle de l'affection dans les espèces animales réservoirs.

L'accent a surtout été mis sur le lien entre l'éradication de la maladie chez l'animal via la mise en œuvre par les services vétérinaires des différents pays des règles définies par l'OIE et une étroite collaboration avec l'OMS. En effet, chaque année, plus de 50 000 personnes décèdent après avoir contracté le virus rabique. Une coopération entre les services de médecine humaine et vétérinaire est donc indispensable, pour éradiquer l'affection chez les animaux sauvages et domestiques.

La centralisation des données relatives à la rage en Europe est à encourager

Durant cette conférence internationale, des recommandations en matière d'épidémiologie, de diagnostic et de prévention ont été faites.

La surveillance de la rage est actuellement inégale. Elle est en outre insuffisante dans de nombreux pays européens. Chacun devrait avoir son propre centre national de données sur la rage, assorti d'un système de collecte d'informations efficace, tant sur les animaux suspects sains que sur ceux chez qui le diagnostic a été confirmé. Tous les Etats devraient être encouragés à transmettre leurs informations au Rabies Bulletin Europe de l'OIE, de façon à les centraliser. En outre, il conviendrait que les statuts épidémiologiques des pays vis-à-vis de la rage soient clarifiés par l'OIE et l'OMS.

En matière de diagnostic, il est nécessaire que chaque Etat soit doté d'un laboratoire national de référence sur la rage. En outre, une stratégie de contrôle à long terme est à instaurer dans chacun, selon sa situation épidémiologique.

Il a été rappelé que l'élimination des chiens errants et des espèces animales réservoirs, sans programme de vaccination associé, n'est pas suffisante. L'intérêt de la vaccination orale chez les animaux domestiques devrait être davantage étudié. Il conviendrait en outre de créer une banque de vaccins oraux dispo­nibles en cas d'urgence. Concernant la vaccination par voie injectable, il a été souligné que le suivi sérologique postvaccinal devrait être considéré comme une alternative aux rappels antirabiques réitérés tout au long de la vie des animaux domestiques, notamment. Par ailleurs, chez l'homme, la rage est une affection encore négligée par le milieu médical. Une coopération accrue entre les autorités vétérinaires et médicales humaines est à mettre en œuvre.

La prochaine conférence internationale sur la rage en Europe se tiendra en 2007.