A l’ONU, Washington et Paris prônent une mobilisation internationale

« Si rien n’est fait, le virus H5N1 de la grippe aviaire pourrait provoquer la première pandémie du XXI^e siècle. Nous ne devons pas laisser cela se produire », a déclaré le président américain, George W. Bush, devant l’assemblée générale des Nations unies, le 14 septembre dernier. Il a donc appelé à un nouveau partenariat international contre la grippe aviaire pour contenir les épidémies et éviter les pandémies. « Ce partenariat nécessite que les pays qui font face à un danger d’épidémie partagent immédiatement leurs informations et prélèvements avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En exigeant de la transparence, nous serons en mesure de répondre plus rapidement à des épidémies dangereuses et de les contenir à temps. »

De son côté, le Premier ministre français, également présent au sommet de l’ONU, a plaidé pour que « les organisations internationales, les autorités nationales et l’industrie pharmaceutique s’associent afin d’enrayer la propagation de l’épizootie, d’atténuer le choc économique pour les pays pauvres, de renforcer les capacités de détection précoce de souches virales contagieuses pour l’homme et de constituer un stock international d’urgence de médicaments antiviraux ». « Il faut accélérer la recherche et le développement d’un vaccin en quantité suffisante », a ajouté Dominique de Villepin.

L’OIE souligne l’importance de combattre le virus « à la base », dans les élevages

Ces déclarations signent le début d’une mobilisation de la communauté internationale contre la grippe aviaire.

La maladie a déjà coûté la vie à une soixantaine de personnes en Asie du Sud-Est et a décimé 150 millions de volailles depuis son apparition dans cette région du monde, fin 2003. Le président français Jacques Chirac et le directeur général de l’OMS ont déjà annoncé leur intention d’intensifier la mobilisation internationale sur ce sujet, fin août dernier.

Si l’OMS se réjouit de « cette prise de conscience internationale », certaines autres structures, notamment l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), soulignent également la nécessité de combattre le virus à la base, c’est-à-dire dans les élevages. D’où la nécessité de financer et de coordonner avec les autorités sanitaires les programmes d’abattage ou de vaccination des volailles dans les pays asiatiques touchés.

Jusqu’à présent, le virus est transmis à l’homme au contact de volailles infectées. Toutefois, les scientifiques redoutent qu’il mute et se transmette facilement d’homme à homme, ou qu’il se recombine avec un autre virus grippal, aboutissant ainsi à un nouveau virus inconnu.