La supplémentation en sélénium organique améliore les performances des poulets

Le sélénium est un oligo-élément essentiel à la croissance normale et à la santé du poulet. Dans la pratique, la concentration recommandée dans les aliments pour poulets est comprise entre 0,10 et 0,15 mg/kg. Le sélénium peut être fourni sous forme inorganique (sélénite, etc.) ou organique (sélénométhionine, etc.). Cette dernière semble mieux fixée par les muscles et améliore leur rendement, comme l’ont montré des travaux antérieurs. Une étude⁽¹⁾ a été menée pour déterminer les effets de l’origine et de la quantité de sélénium administré à des poulets, en particulier sur leur croissance et leur rendement en muscles.

Deux expérimentations sont conduites. La première, en élevage, porte sur 2 400 poussins mâles âgés d’un à trente-huit jours. La deuxième est réalisée en station expérimentale chez 120 poulets, parmi lesquels 80 sont placés en cage à métabolisme de l’âge de vingt et un à quarante-deux jours. Tous les oiseaux sont nourris et abreuvés ad libitum. Dans les deux expériences, quatre lots différents sont constitués puis nourris avec des aliments contenant respectivement 0,10 mg/kg de sélénium inorganique, 0,25 mg/kg de sélénium inorganique, 0,10 mg/kg de sélénium organique et 0,25 mg/kg de sélénium organique.

Les améliorations observées dans la production des poulets sont quantitatives et qualitatives

L’étude fait apparaître trois résultats principaux. Tout d’abord, un apport élevé en sélénium entraîne une amélioration de l’indice de consommation d’environ 3 %. Cela provient d’une réduction de la consommation alimentaire sans diminution de la croissance. Ensuite, la qualité du plumage des oiseaux (évaluée par un score) est meilleure lorsque l’apport de sélénium est plus élevé et lorsqu’il est fourni sous forme organique. En troisième lieu, l’apport de sélénium organique entraîne une augmentation du poids éviscéré et du rendement en viande par rapport à la forme inorganique.

Par ailleurs, la concentration musculaire en sélénium est plus élevée chez les oiseaux qui bénéficient d’apports élevés de cet oligo-élément d’une part, et qui les reçoivent sous forme organique d’autre part. Des apports importants de sélénium, en particulier sous forme organique, permettent donc d’obtenir des améliorations qualitatives et quantitatives dans la production des poulets de chair. L’intérêt de cette supplémentation doit toutefois prendre en compte le coût d’un tel apport, paramètre que les auteurs n’abordent pas.

• (1) M. Choct, A.J. Naylor, N. Reinke : « Selenium supplementation affects broiler growth performance, meat yield and feather coverage », British Poultry Science, 2004, vol. 45, n° 5, pp. 677-683.