Les connaissances porcines s’échangent par visioconférence avec les Etats-Unis

Quatre thèmes concernant l’actualité porcine ont été traités en avant-première de la traditionnelle Leman conference lors d’une visioconférence avec les Etats-Unis, organisée le 13 septembre dernier à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Mise en place dans le cadre des 8^e rencontres porcines et organisée par Schering Plough et l’Institut supérieur des productions animales et des industries agro-alimentaires (Ispaia), elle a rassemblé une centaine de personnes. Les Français présents à Saint-Malo ont pu communiquer en direct avec leurs confrères d’outre-Atlantique répartis sur trois sites dans le Minnesota et l’Iowa.

Les pneumonies à mycoplasme et les virus grippaux ont évolué

Notre confrère américain Carlos Pijoan a communiqué son point de vue sur l’épidémiologie du mycoplasme dans son pays. En Amérique, les pneumonies à Mycoplasma ont évolué en une maladie plus sérieuse, avec des signes cliniques différés en fin d’engraissement. Il a insisté sur le rôle des truies comme principal réservoir de l’affection. Leur statut vis-à-vis de l’agent pathogène est un déterminant épidémiologique majeur, surtout dans les élevages multisites. Il a ensuite comparé l’intérêt de trois protocoles vaccinaux contre le mycoplasme. Ils concernent respectivement les truies, les truies et les porcelets, puis les porcelets uniquement, en association avec un traitement par voie orale des truies, selon les systèmes de production (multisites ou non).

Pour sa part, Marie Gramer, de l’université du Minnesota, a exposé l’émergence de virus grippaux chez le porc aux Etats-Unis. Ainsi, depuis 1998, il apparaît que les sous-types H3N2 et H1N2 de l’influenza de type A cocirculent dans la population porcine avec le sous-type H1N1. Jusqu’alors, ce dernier était régulièrement identifié depuis 1918. Par ailleurs, la surveillance des souches montre des réassortiments de virus et des glissements antigéniques fréquents. En octobre 2004, un autre sous-type a été découvert, le H3N1.

Du côté digestif, les Américains se focalisent sur l’environnement des porcelets

Du côté des affections digestives, Jeff Feder, du Swine Vet Center (Minnesota), a présenté l’approche américaine, axée sur l’environnement des porcelets. Elle intègre l’alimentation, l’âge du sevrage, la gestion de la taille des porcelets ou encore celle des bâtiments. Il a également évoqué l’utilisation de l’Optipig® chez le porcelet en cas de problèmes digestifs. Il s’agit d’une solution d’anticorps additionnée de probiotiques, développée par sa structure professionnelle. Selon lui, elle est efficace contre les Escherichia coli F185 et K88, les rotavirus, la gastro-entérite transmissible, Salmonella Typhimurium et Clostridium de type A. Il semble que l’usage d’antibiotiques (Carbodox®, tilmicosine) est malgré tout répandu dans l’alimentation du porcelet sevré.

Notre confrère Rodger Main (Ames, Iowa) a présenté un outil de modélisation assez complexe permettant une gestion économique du sevrage. Un thème sur lequel reviendra notre confrère Bertrand Eon, modérateur de la session “économie”, à l’occasion d’une synthèse des questions posées par les participants français.

Notre consœur Jeanne Depuis a conclu la journée en proposant une intéressante synthèse des caractéristiques de l’élevage porcin américain.