Trois ans après la Wallonie, la Flandre réclame à son tour un concours d’admission aux études

Depuis trois ans, un concours d’entrée aux études vétérinaires est instauré en Belgique francophone. Il concerne quatre facultés dont une seule, Liège, dispense la totalité du cursus en six ans. Cette mesure, assortie d’un numerus clausus (deux cent cinquante candidats sélectionnés) était réclamée depuis des années pour remédier à la surpopulation estudiantine dans les facultés vétérinaires et, par conséquent, à l’arrivée en surnombre de nouveaux diplômés sur le marché du travail, déjà saturé. Cette pléthore est principalement due à l’afflux de candidats français attirés par l’alternative au concours d’entrée aux écoles nationales vétérinaires que représente la faculté de Liège.

Chaque année, 180 nouveaux diplômés arrivent sur le marché flamand

La Flandre connaît une situation similaire à celle de la Belgique francophone. En vingt ans, le nombre d’étudiants a doublé à la faculté vétérinaire de Gand, qui draine les candidats hollandais recalés dans leur pays (accès limité par un numerus clausus). Chaque année, quelque cent quatre-vingts nouveaux diplômés arrivent sur le marché flamand. En outre, peu de vétérinaires sont en âge de prendre leur retraite, ce qui génère un sureffectif de praticiens. Pour ces raisons, semblables à celles qui ont précédemment motivé leurs confrères francophones, les jeunes praticiens flamands viennent à leur tour de demander l’instauration d’un concours pour l’admission en médecine vétérinaire. D’autant qu’une telle épreuve a déjà été mise en place pour l’entrée en médecine humaine et dentaire.

La moitié seulement des structures vétérinaires belges seraient rentables

Les vétérinaires flamands craignent avant tout les conséquences de cette situation en termes de santé publique, par une non-rentabilité des structures.

Une enquête réalisée par le Vlaamse Dierenartsenvereniging (VDV, syndicat flamand) montre que les revenus bruts s’élèvent en moyenne à 10 € de l’heure durant les cinq premières années qui suivent les études. Une guerre des prix s’est installée dans certaines régions. Une étude récente de la Fédération néerlandaise des professions libérales (FVIB) souligne que la moitié seulement des structures vétérinaires belges seraient rentables, c’est-à-dire qu’elles dégageraient des revenus bruts annuels s’élevant à 19 500 € par praticien. A l’avenir, les actes vétérinaires pourraient davantage relever d’une survie économique que d’un savoir scientifique. Ce manque de rentabilité pourrait aussi contrecarrer la formation continue des praticiens et la modernisation de leurs structures.

Pour le moment, les confrères flamands n’ont pas obtenu de réponse positive à leur demande d’instaurer un concours.