Une phéromone agit sur l’âge du butinage des jeunes abeilles

Dans les colonies d’abeilles, la répartition des tâches est contrôlée par des interactions sociales. Elle évolue selon les besoins de la colonie et s’adapte aux changements à l’intérieur ou à l’extérieur du nid.

Le début du butinage des plus jeunes abeilles est l’une des clés du mécanisme d’auto-organisation, en réponse aux besoins de la colonie. Or les butineuses d’une ruche peuvent agir sur l’âge auquel commence le butinage des plus jeunes individus. C’est ce qu’a récemment dévoilé une équipe de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), en collaboration avec des scientifiques américains et canadiens⁽¹⁾. Les chercheurs ont identifié une nouvelle phéromone modificatrice du comportement des plus jeunes abeilles, l’éthyl oléate (EO). Produite par les butineuses (les abeilles les plus âgées), cette molécule agit comme un inhibiteur chimique qui retarde l’âge du butinage. Ainsi, si la structure des âges de la colonie change, le comportement des plus jeunes est modifié pour répondre à cette transformation. Par exemple, si les butineuses sont confinées dans la ruche, le développement des plus jeunes est retardé par l’action de l’EO. En revanche, lorsque les colonies manquent de butineuses, les plus jeunes abeilles commencent à butiner jusqu’à deux semaines plus tôt que dans les conditions habituelles. La phéromone est transmise par trophallaxie, une forme de nourrissage spécifique qui s’effectue par échange entre individus et qui représente un moyen de communication important chez les abeilles.

Les chercheurs s’attachent actuellement à trouver la glande sécrétrice de l’EO.

• (1) Presse info Inra, n° 270, janvier 2005.