La polyvalence des profils cérébraux améliore les performances de la clinique

L’entreprise vétérinaire utilise des compétences cognitives plutôt rationnelles et pratiques, dites de “cerveau gauche”. Pourtant, les comportements et les idées des personnes qui privilégient le “cerveau droit”, émotif et expérimental, apportent un enrichissement. Chacun peut apprendre à reconnaître sa préférence cérébrale et rechercher les profils complémentaires.

Un individu apprend et évolue mieux dans des fonctions qui font appel à sa préférence cognitive, mais il peut s’adapter à des situations qui se rapprochent d’autres préférences. Toutefois, la connaissance du profil cérébral de chacun permet de « réduire les messages contradictoires et d’améliorer les relations de travail », souligne notre confrère Loïc Dombreval à l’occasion d’une récente conférence⁽¹⁾.

La compréhension du fonctionnement du cerveau s’affine peu à peu

Robert Sperry a démontré l’existence d’un cerveau droit et d’un cerveau gauche. Le premier fonctionne sur « un mode logique, analytique, séquentiel et rationnel », le second sur un mode « global, instantané, intuitif, visuel et émotif ».

Pour sa part, Paul McLean a introduit la structure tertiaire du cerveau :

– le cerveau des reptiles commande les automatismes nécessaires à la vie (se nourrir, se défendre, se reproduire) et se situe au niveau du complexe reptilien ;

– le cerveau des mammifères commande les “mémoires de vie” (le souvenir, l’émotion, le plaisir) et se localise dans le système limbique ;

– le cerveau humain dirige les activités intellectuelles (réfléchir, imaginer et projeter) et se situe dans le néocortex.

Hermann s’est appuyé sur ces travaux et sur la réalisation d’une enquête auprès de deux millions de personnes pour compléter les découvertes et proposer un modèle pour expliquer les préférences cognitives de la population. Il s’agit du Hermann Brain Dominance Instrument. Selon lui, quatre quadrants définissent le “cerveau total” d’une personne. Chacun développe une préférence cognitive mais, selon les situations, « de manière naturelle, un individu évite ou utilise préférentiellement tantôt l’un, tantôt l’autre », souligne Loïc Dombreval.

Chaque quadrant du modèle de Hermann est lié à des attitudes, des modes de communication et de réflexion propres. Tout individu en est un “mélange” unique.

Le premier est le quadrant rationnel, aussi appelé “bleu”, “A” ou “rationnel” Les personnes chez qui il est prépondérant privilégient l’analyse, la logique, la critique et le réalisme. Elles aiment les chiffres, les mathématiques. Elles résolvent les problèmes en analysant les faits de façon systématique et en proposant des hypothèses et peuvent être amenées à « négliger les sentiments et les solutions alternatives ». Cela correspond au “moi rationnel” par excellence.

Le quadrant pratique, encore dénommé “vert”, “B” ou “limbique gauche”, a pour mots clés l’organisation, les procédures, la protection, la ponctualité et la fiabilité. Il s’agit du “moi prudent”. Il correspond à des personnes fiables, qui vont au bout des choses et peuvent se montrer inflexibles une fois une décision prise.

Le quadrant émotif, “rouge”, “C” ou “limbique droit”, conduit à négliger les faits, la logique. Les individus concernés abordent les problèmes sous l’angle émotionnel et intuitif. Les autres les considèrent comme des personnes sensibles, voire émotives. Ils s’expriment facilement par oral. Il s’agit du “moi ressenti”.

Le quadrant expérimental, également appelé “jaune”, “D” ou “cortical droit”, est celui de la supposition, de l’imagination, de la spéculation. Les personnes concernées sont capables de prendre des risques, d’outrepasser les règles. Leur tempérament est fougueux, curieux et joueur. Elles résolvent les problèmes « de manière intuitive, synthétisant des éléments incohérents dans un nouveau tout, en tolérant l’ambiguïté ». Leur côté visionnaire les rapproche des créatifs.

Parvenir à rassembler des personnes aux profils cognitifs divers au sein de la structure constitue un défi pour un praticien. S’il le relève, cela peut enrichir la communication et faciliter la résolution des difficultés.

• (1) « Pour réussir votre communication, communiquez à cerveau total », conférence présentée au congrès de Belle-Ile, 2005.