Les confrères ne se sentent pas plus exposés à une pandémie

Sur les trois cents vétérinaires interrogés par l’institut Imago Research⁽¹⁾, 55 % estiment que la grippe aviaire représente un risque particulier pour la profession, au regard de l’éventuelle pandémie humaine qu’elle pourrait provoquer (^{voir graphique}). Mais seuls 28% en sont certains et 45 % pensent le contraire. L’enquête a été menée auprès de consœurs et de confrères en exercice libéral canin, mixte ou autre.

Il apparaît donc que les vétérinaires ne se sentent pas plus particulièrement exposés que le reste de la population à la menace que fait peser la grippe aviaire. En effet, en cas de pandémie humaine, le virus responsable (issu d’une recombinaison du virus aviaire avec un autre virus grippal ou d’une mutation du virus aviaire) se sera adapté à l’homme et pourra se transmettre aisément de personne à personne. Or les vétérinaires n’ont pas plus de “contacts humains” que d’autres corps professionnels. Dans ce cadre, le personnel hospitalier est beaucoup plus concerné. En revanche, deux vétérinaires sur trois estiment que la progression de la grippe aviaire due au virus H5N1 représente un risque sanitaire majeur pour la population française (25 % en sont certains et 40 % jugent cela probable). Seulement 17 % sont persuadés du contraire et 5 % ne se prononcent pas.

46 % des vétérinaires envisagent une vaccination contre la grippe automnale

Interrogés sur leur intention de se faire vacciner cet automne contre la grippe saisonnière, moins de la moitié des vétérinaires (46 %) répondent par l’affirmative (dont 9 % ne font que l’envisager). Toutefois, ils sont plus nombreux que le reste de leurs compatriotes à avoir l’intention de se protéger. En effet, chaque année, moins de 20 % des Français se font vacciner contre la grippe automnale, avec des variations importantes selon les tranches d’âge (près de 10 % chez les moins de 50 ans, environ 20 % chez les 50 à 65 ans et quelque 70 % chez les plus de 65 ans).

Récemment, le ministère de l’Agriculture a recommandé cette vaccination aux vétérinaires qui exercent en élevage avicole. En effet, le virus qui circule chez les volailles peut se transmettre directement de l’animal à l’homme lors de contact étroit, comme c’est le cas en Asie. La vaccination contre la grippe saisonnière peut éviter d’éventuels phénomènes de recombinaison entre virus.

• (1) Enquête réalisée par téléphone du 27 au 30 septembre dernier par Imago Research.