« Le vétérinaire est à la fois p.-d. g. et responsable “hygiène et sécurité” »

La Semaine Vétérinaire : Le vétérinaire doit-il être aujourd’hui plus attentif à tout ce qui a trait à la sécurité dans sa clinique ?

Bruno Pelletier : Le mode d’exercice du praticien a beaucoup évolué durant les dernières années. Le vétérinaire libéral, même s’il travaille seul, est un chef d’entreprise qui doit se tenir informé et mettre en œuvre les réglementations qui s’appliquent à sa structure.

Les contraintes réglementaires peuvent parfois sembler démesurées aux dirigeants des très petites entreprises (TPE), parmi lesquelles les cabinets vétérinaires. Nous payons les excès d’autres professions. Mais la méconnaissance de la législation et surtout sa non-application peuvent être lourdes de conséquences, notamment quand des tiers sont concernés, qu’il s’agisse du public ou des salariés.

Le vétérinaire est ainsi devenu un président-directeur général, un directeur des ressources humaines et un responsable de l’hygiène et de la sécurité !

La convention collective des auxiliaires spécialisées vétérinaires a défini un cadre relationnel et conventionnel qui diminue de façon considérable les conflits, notamment ceux liés à l’hygiène et à la sécurité dans la structure. Actuellement, les différends se développent essentiellement dans le cadre de l’emploi de confrères assistants et mettent en jeu d’autres domaines que celui du droit du travail. Une convention collective des assistants vétérinaires est en cours de négociation avec les partenaires sociaux et devrait aboutir d’ici peu.

S. V. : Comment les confrères appréhendent-ils le cadre réglementaire en matière de sécurité ?

B. P. : Il semble lourd de prime abord, car il nécessite de recenser l’ensemble des dangers qui peuvent être rencontrés dans la structure, ce qui implique une prise de recul du praticien sur sa propre activité. Mais la plupart des risques potentiels répertoriés au cours de cette démarche n’en sont pas ou bénéficient déjà de solutions destinées à les prévenir.

L’évaluation a priori des risques professionnels consiste à identifier et à classer ceux auxquels sont exposés les salariés de l’établissement, en vue de la mise en place d’actions de prévention pertinentes. Il s’agit d’une démarche structurée dont les résultats sont formalisés dans un document unique.

Cette évaluation constitue l’un des principaux leviers de progrès dans l’entreprise. Cela peut en effet contribuer à améliorer son fonctionnement tout au long de son évolution, en consolidant la maîtrise des risques. Dans ce contexte, la santé et la sécurité des salariés ne doivent pas être dissociées du fonctionnement de l’entreprise (choix techniques, organisation du travail, mobilisation des compétences, formation, etc.).