Le virus H5N1 est bien présent à l’est de l’Europe - La Semaine Vétérinaire n° 1199 du 22/10/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1199 du 22/10/2005

Influenza aviaire. Des foyers confirmés en Turquie et en Roumanie

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les récents foyers de grippe aviaire semblent suivre le trajet des oiseaux migrateurs venus de Sibérie. Une vigilance accrue est de mise pour les pays situés sur leur route.

C’est officiel depuis le 13 octobre pour la Turquie et depuis le 15 octobre pour la Roumanie. Le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène à l’origine de foyers chez les volailles domestiques dans ces deux pays est bien de sous-type H5N1(1). Selon les experts, le degré de parenté avec la souche asiatique s’élève à 99,6 % pour le virus turc et à 99,4 % pour le roumain. En résumé, il s’agit bien du même. Dans les jours qui ont suivi ces confirmations, d’autres suspicions de foyers ont été émises en Bulgarie, aux frontières de l’Iran, en Croatie, en Macédoine, en Grèce et de nouveau en Russie. A l’heure où nous mettons sous presse, aucune confirmation officielle n’est apportée. Il manque également la preuve que le sous-type impliqué est bien le H5N1.

Ce dernier a été à l’origine de foyers en Sibérie, en août dernier. Il s’agit d’une période durant laquelle cette région accueille de nombreux oiseaux migrateurs. Le survol de la Roumanie et de la Turquie par ces oiseaux, porteurs du virus, est l’hypothèse la plus probable pour expliquer la contamination des deux pays.

Au printemps 2006, le risque sera maximal pour les élevages de volailles européens

Les cartes de vol des oiseaux migrateurs (potentiellement porteurs du virus H5N1, parfois de façon asymptomatique) sont globalement connues.

Elles montrent que ceux venus de l’Est se dirigent désormais vers l’Afrique, via le Moyen-Orient.

L’Afrique de l’Est serait la première région touchée. Selon la Food and Agriculture Organisation (FAO), les oiseaux migrateurs porteurs du virus pourraient atteindre les pays de la vallée du Rift, notamment l’Ethiopie, le Kenya et la Tanzanie, entre décembre et mars 2006. Toutefois, certains spécialistes n’excluent pas que d’autres oiseaux migrateurs se dirigent plus à l’Ouest, vers le lac Tchad.

Une fois parvenus à destination, les volatiles partageront leur territoire avec d’autres espèces ayant suivi des trajets plus à l’Ouest. Le risque pour les élevages de volailles du vieux continent sera donc maximal au printemps 2006, lorsque les oiseaux migrateurs remonteront vers la Scandinavie pour leur période d’estive.

Selon plusieurs experts, il convient de nuancer le danger de regroupement d’oiseaux migrateurs, susceptibles de s’échanger le virus, dans certaines zones. « Malgré des couloirs de migration principalement Nord-Sud, mais aussi quelques-uns Est-Ouest, les risques de contamination mutuelle liés à la grippe aviaire sur les sites d’hivernage semblent modérés. Certes, les oiseaux infectés risquent de rencontrer ceux qui ne le sont pas pendant l’hiver, mais le principal mode de contamination (les fientes déposées dans l’eau) minimise le danger », estime Olivier Dehorter, du centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux au CNRS. Interrogé par l’Agence France presse, il explique que les virus de la grippe aviaire semblent capables de se conserver pendant plusieurs jours dans l’eau froide, mais ils meurent en quelques heures lorsqu’elle est plus chaude, comme c’est le cas dans les régions d’hivernage de l’hémisphère Sud.

Par ailleurs, la grippe aviaire pourrait être introduite dans les élevages autrement que par les oiseaux migrateurs, en l’occurrence via l’importation illégale de volailles contaminées.

La halte africaine des oiseaux migrateurs est particulièrement redoutée pour les élevages

La halte d’oiseaux migrateurs porteurs du virus H5N1 en Afrique est hautement problématique en termes de contamination des élevages locaux. En effet, plus encore qu’en Asie, où a débuté l’épizootie de grippe aviaire fin 2003, le manque d’organisation et de moyens des services vétérinaires sur ce continent risque de rendre quasi impossible la lutte contre une éventuelle épizootie chez les volailles domestiques.

Par ailleurs, l’élevage y est majoritairement de type familial et constitue un moyen de survie alimentaire. Cela accroît le risque de non-déclaration et de dissimulation des foyers.

En conséquence, le virus pourrait rapidement devenir endémique chez les animaux, augmentant de ce fait la possible transmission du virus à la population locale.

Les ressemblances avec la situation en Asie sont donc importantes. Mais, malgré le peu de moyens dont elle dispose en termes de lutte, cette dernière peut toutefois être considérée comme mieux “lotie” que le continent africain.

Si la maladie s’installe, les efforts de l’Afrique resteront vains sans l’aide de la communauté internationale (qui ne fait que s’ébaucher en Asie).

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1198 du 15/10/2005 en page 22.

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