Les T1 pro se plongent dans le bain de l’audit sanitaire pendant trois jours

En rurale, la tendance est au conseil en élevage. Pour préparer les futurs vétérinaires à cette évolution, l’école de Toulouse met plus que jamais ses étudiants dans le bain de l’audit sanitaire. Des “ambulantes” sont organisées régulièrement, en particulier à partir de la D3 (ancienne 4^e année). Par ailleurs, pour la quatrième année consécutive, des visites d’élevage sont réalisées par les élèves de T1 pro toulousains avec, fait original, d’autres intervenants.

Le 12 octobre dernier, des audits “qualité du lait” et/ou “mammite” ont ainsi été réalisés dans quatre exploitations bovines laitières de la région toulousaine par dix-huit élèves de T1 pro. Ils étaient accompagnés d’étudiants techniciens suivant une spécialisation en production laitière (Bac + 3) au centre de formation de Bernussou (Aveyron) et de contrôleurs laitiers en activité, ces derniers prenant part aux visites dans le cadre de leur formation continue. Le lendemain, tous ont planché sur les problèmes rencontrés par les éleveurs, avant de réaliser un prérapport et un diaporama. Le jour suivant était consacré à la présentation orale des cas, aux conclusions et aux recommandations, tout cela devant l’éleveur, le vétérinaire et le technicien de chaque exploitation. Des discussions ont suivi, avec la participation des spécialistes “mammites” du grand Sud-Ouest et des étudiants du Groupement technique vétérinaire (GTV) junior. Les rapports finalisés ont été remis aux intervenants des élevages à l’issue de cet échange collectif dont futurs vétérinaires et futurs techniciens étaient les principaux acteurs.

Pendant les trois jours, les étudiants ont été encadrés par Dominique Bergonier, maître de conférences à l’école de Toulouse (pathologie de la reproduction), Jean-Marc Gautier, ingénieur “lait” à l’Institut de l’élevage, Patrick Couderc, responsable pédagogique du certificat de spécialisation laitière de Bernussou et Jean-Jacques Pravieux, responsable technique ruminants chez Merial.

L’objectif est d’enseigner le savoir-faire et le “savoir-être” aux étudiants

Le but premier de cette action est, bien entendu, de former les étudiants. « Cela se fait dans les élevages et pas en amphithéâtre, souligne Dominique Bergonier. Les restitutions orales et écrites sont réalisées dans la foulée des interventions en élevage. L’exercice est mieux valorisé en poussant plus loin l’analyse et en validant les recommandations auprès des intervenants des quatre élevages. » Il s’agit d’enseigner le savoir-faire et le “savoir-être” aux étudiants. « Nous souhaitons les former au conseil en élevage. Pour être pertinent, ce conseil devrait être complémentaire de celui dispensé par les autres intervenants (techniciens spécialisés, contrôleurs laitiers, etc.). Lorsque les élèves de T1 pro seront sur le terrain, ils pourront travailler en synergie avec ces interlocuteurs, qu’ils connaissent désormais », souligne l’enseignant.

Les étudiants semblent satisfaits de cette expérience. « La symbiose avec les élèves techniciens s’est faite rapidement. Tous ont découvert combien leur approche est différente et complémentaire, y compris les étudiants d’autres années qui ont assisté aux présentations. Cela leur permettra de créer plus facilement un réseau de connaissances », témoigne Jean-Jacques Pravieux.