Une épidémie sous “influenze” - La Semaine Vétérinaire n° 1203 du 26/11/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1203 du 26/11/2005

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Marc-Olivier Monestel

Fonctions : praticien à Dijon (Côte-d’Or)

Face à l’épidémie de grippe aviaire H5N1 en Extrême-Orient, l’étonnement et l’incompréhension dominent devant le comportement de la communauté médicale.

D’un côté la grippe “humaine” tue annuellement entre deux et quatre mille malades en France, sans susciter d’émoi particulier. De l’autre, le virus H5N1 est à l’origine d’une soixantaine de décès humains en Asie, sans contamination interhumaine avérée, mais déclenche une campagne médiatico-médicale sans précédent sur un risque potentiel de pandémie. Une multitude de “spécialistes” (notre profession en regorge…) tirent la sonnette d’alarme, tandis que des confrères déguisés en cosmonautes devant les caméras frétillantes se déploient dans les élevages pour des exercices “grandeur nature”.

Notre société semble préférer le scientisme au bon sens : si le risque n’existe pas, ces gesticulations sont pitoyables et coûteuses, sinon, il faut l’affronter efficacement. Depuis Pasteur, chacun sait que la meilleure prévention des maladies infectieuses repose sur la vaccination. Non seulement elle protège, mais elle diminue en outre le risque de contamination et donc de mutation. En France, le professeur Charles Pilet, toujours clairvoyant, a recommandé la vaccination systématique des humains contre le virus annuel de la grippe. Le bon sens exige aussi la vaccination généralisée des espèces animales sensibles et vectrices (oiseaux, porcs, équidés, éventuellement carnivores) contre leur propre grippe et/ou le H5N1. La Chine vient d’ailleurs de débuter ce plan pour ses volailles.

La gestion de cette affaire et les recommandations des “experts” auprès des politiques suscitent des interrogations. Pourquoi, depuis trois ans, aucun vaccin H5N1 pour l’homme et les animaux n’est-il utilisé ? Même la souche faiblement pathogène aurait ralenti la propagation du virus et donc le risque de mutation. Pourquoi ce refus de vacciner les animaux ? Le prix d’une pandémie humaine ne justifierait-il pas de telles dépenses ? Les réserves techniques sur les difficultés d’administration individuelle ne résistent pas à l’analyse. Quelles sont les pressions économiques qui s’opposent à une vraie prévention ? Comme lors des épidémies précédentes (Sida, ESB, nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob), la communauté scientifique porterait une lourde responsabilité en cas de catastrophe éventuelle.

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