La passerelle entre collèges européens et DESV pourrait fonctionner dans les mois à venir - La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005
La Semaine Vétérinaire n° 1205 du 10/12/2005

Spécialisation. Reconnaissance des diplômes

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Initié l’an passé, le forum sur la spécialisation a été reconduit cette année lors du congrès de l’Afvac à Toulouse.

Le forum sur la spécialisation a encore suscité un grand intérêt, comme en témoignent les questions et controverses soulevées par les participants à ces débats, organisés par le Syndicat français des vétérinaires membres de collèges européens (SFVMCE). Maurice Roze, son président, a réaffirmé la position de la structure syndicale. Elle est aujourd’hui partisane de la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour permettre aux membres d’un collège européen d’obtenir un titre national de spécialiste. Il a également abordé la difficulté qui peut exister de ne vivre que de la spécialisation.

Aujourd’hui, les vétérinaires candidats au DESV ne se bousculent pas

Après ce préambule, Patrick Bénard, de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), a rappelé la dualité qui existe en France en matière de spécialisation. Le système hexagonal repose en effet sur le diplôme d’études spécialisées vétérinaires (DESV). Un nombre réduit de diplômés choisissent de se lancer dans cette voie (actuellement, la France compte moins de dix spécialistes). De leur côté, les vingt et un collèges européens, chapeautés par l’European Board for Veterinary Specialisation (EBVS), ont formé 1 153 “diplomates”, dont 150 Français.

A en juger par le nombre de candidats, l’engouement pour le DESV est faible. En outre, certains enseignants orientent plus volontiers les jeunes diplômés vers un collège européen. Selon Didier-Noël Carlotti, président de l’Afvac, « le collège constitue une équipe et permet de nombreux échanges. Cela contribue à expliquer la préférence des enseignants ». « J’espère que le DESV ne restera pas “franco-français” et permettra d’établir une passerelle avec les collèges », a plaidé Patrick Bénard. Une notion de « DESV miroir » que Didier-Noël Carlotti a également défendue.

Les outils de la VAE sont en place et peuvent être mis en œuvre

La situation et la réflexion vis-à-vis de la spécialisation ont évolué depuis 1992. A l’époque, le paysage européen n’était pas le même. « Aujourd’hui, les possibilités professionnelles sont plus larges pour les titulaires d’un diplôme européen », a estimé un enseignant. Dans ce cadre, la VAE est mise à profit comme un moyen de reconnaissance des “diplomates”. Elle peut aussi concerner les spécialistes de fait.

« Les outils de la VAE sont en place et peuvent fonctionner », a affirmé Patrick Bénard. Pour les confrères, la procédure consiste à effectuer une demande auprès du directeur de l’école responsable du DESV qui les intéresse. Un premier dossier leur est adressé pour juger de leur admissibilité. Un second permet de statuer sur l’admission de la candidature. Reste ensuite à passer devant un jury, constitué de cinq à sept membres, pour un entretien d’une heure.

Les droits d’inscription à la VAE s’élèvent à 1 500 € pour une première demande. « Ce coût est élevé », a estimé un confrère présent dans la salle. Selon Patrick Bénard, « les écoles ne feront pas de bénéfice. Ce montant couvre seulement les frais d’organisation ».

Les candidats à la spécialisation éprouvent encore des insatisfactions

« En matière de spécialisation, les avancées sont peu nombreuses depuis un an, exception faite de la VAE », a poursuivi Jean-Louis Dutaret, responsable de la commission “spécialisation” du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL). Sur le terrain, plusieurs difficultés sont rencontrées, notamment une inquiétude sur l’articulation du travail entre les généralistes et les spécialistes. Se pose aussi la question du mode d’exercice, exclusif ou non. Les interrogations des confrères se portent davantage sur la responsabilité et le champ d’action de chacun.

Des questions – et parfois des déceptions – persistent chez les vétérinaires intéressés par la spécialisation. Par exemple, certains attendent toujours une réponse à leur candidature. « En outre, comment constituer des jurys dans le cadre de certains DESV sachant que ceux qui peuvent en être membres sont aussi candidats ? », s’est étonné un confrère. « J’ai choisi la voie du collège européen plutôt que celle du DESV. Pourquoi devrais-je tout de même passer par ce diplôme pour devenir spécialiste ? », se sont offusqués certains. Par ailleurs, des confrères se questionnent sur la mise en œuvre de la VAE quand un collège européen ne dispose d’aucun DESV correspondant : « Comment une passerelle pourra-t-elle s’établir pour obtenir la spécialisation ? » « C’est à la profession de définir ce qu’elle reconnaît comme une spécialisation », ont estimé plusieurs confrères. « Le problème est ordinal. Avancer l’argument de la Constitution, qui ne reconnaît que des diplômes nationaux, est un faux débat. »

La qualification n’est pas une spécialisation

Marc Bucher, trésorier de l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP), a abordé la notion d’acknowledge vet, c’est-à-dire la qualification. Elle est issue des Pays-Bas, où certaines filières ont eu besoin d’une marque de reconnaissance pour les certifications. « Le secteur des chevaux a rapidement été concerné, suite à une demande des assurances », explique notre confrère. « En Allemagne, elle provient plus d’une attente des praticiens. »

La qualification est une reconnaissance par espèce. Précédée d’une formation théorique et pratique, « elle est ouverte à tous les praticiens ». Délivrée par une autorité nationale, la qualification est toutefois supervisée au niveau européen. Elle requiert de disposer de trois ans d’expérience pratique dans le domaine concerné et d’y consacrer au moins la moitié de son temps. Pendant ces trois ans, 35 heures de formation continue sont requises.

« La qualification est une reconnaissance et non une spécialisation ; elle est facultative », insiste Marc Bucher.

M.N.
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