Entre nous
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Je trouve que le contrat “nouvelle embauche” est positif, parce qu’il apporte une flexibilité importante. A l’heure actuelle, nous vivons dans un système hypersécurisé, devenu particulièrement rigide. L’idée qu’il est facile de rompre un contrat, donc facile d’en établir un, ne me paraît pas illogique. Je pense qu’il faut aller de l’avant en supprimant le maximum de freins à l’embauche.
Quand un employé souhaite changer de travail, et qu’il est certain d’en retrouver un autre, il peut démissionner sans problème. Ce n’est pas le cas pour un employeur. Il a pourtant le droit de ne pas s’entendre avec son salarié (l’Etat se permet d’ailleurs de procéder ainsi depuis longtemps déjà avec les contractuels).
Quand la mésentente est justifiée légalement, il doit passer par des procédures longues et coûteuses pour rompre le contrat de travail. Je comprends qu’il finisse par se dire : « Si je n’emploie personne, je ne prends pas de risques. » Je connais un confrère qui a fini par renoncer à employer des auxiliaires spécialisées vétérinaires, car il avait déjà eu trop d’ennuis. Le contrat “nouvelle embauche” peut donner l’envie à certains employeurs de réembaucher. Il permettra de savoir s’il est possible de garder l’employé, par rapport à l’activité de la clinique et à la motivation, à l’implication et au comportement de l’intéressé. La période d’essai de trois mois dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (un mois pour les auxiliaires !) est insuffisante pour impliquer un salarié. C’est plus simple en deux ans.
L’employeur ne licenciera pas quelqu’un avec qui tout se passe bien. Et même si c’est le cas, la personne qui reste deux ans dans une clinique aura malgré tout bénéficié d’une expérience et d’une formation. Dans notre association à quatre, nous avons le projet d’intégrer un confrère. Le contrat “nouvelle embauche” offre une solution souple. D’une part, nous ne savons pas où nous en serons dans deux ans. D’autre part, notre futur salarié ne sait pas non plus s’il va rester parmi nous. J’émets toutefois une réserve. Les banques rapprochent davantage le contrat “nouvelle embauche” d’un contrat à durée déterminée de deux ans que d’un contrat à durée indéterminée. Cela peut poser un problème à ceux qui ont besoin de souscrire un emprunt. Le risque ne m’apparaît statistiquement pas plus important que pour un contrat classique. Je reste cependant optimiste. Il me semble que nous nous rapprochons du modèle des pays du nord de l’Europe.
Le licenciement y est plus souple, la protection plus solide en cas de chômage, l’incitation à l’embauche importante. Et le taux de chômage est nettement plus faible.
En tant qu’employeur, je suis plutôt favorable au contrat “nouvelle embauche”. Il peut encourager l’emploi de personnel, dans la mesure où il simplifie les démarches de licenciement. Cela peut paraître paradoxal a priori. Mais, en tant que jeune employeur dans une toute petite structure, il est légitime d’avoir des craintes vis-à-vis du choix de la personne embauchée.
Un contrat de travail comprend toujours une période d’essai. Dans ce nouveau contrat, elle s’étale sur deux ans. Le travail avec un employé dans un petit cabinet nécessite une bonne et durable entente humaine. Si elle n’existe pas ou ne perdure pas, il est ainsi possible de mettre fin au contrat, sans se retrouver aux Prud’hommes.
Cette facilité de licenciement nourrit les arguments contre ce dispositif. En effet, il n’est pas exclu que certains en fassent un usage abusif. Néanmoins, dans nos petites entreprises, les relations étroites qui s’établissent entre employés et employeurs sont un frein à ce risque.
Dans ma structure, je travaille avec une auxiliaire spécialisée vétérinaire (ASV) qui termine son contrat de qualification. Compte tenu du développement de l’activité, cela devient insuffisant. J’envisage donc d’embaucher en plus une auxiliaire qualifiée en mettant en œuvre le contrat “nouvelle embauche”. Cela me laisse l’avantage fondamental de pouvoir y mettre un terme si elle ne convient pas. C’est comme être équipé d’une bouée avant de se jeter à l’eau.
Beaucoup de jeunes confrères veulent travailler dans une structure, pour ensuite s’associer. Il me semble que la période d’essai de deux ans qu’offre le contrat “nouvelle embauche” est un peu longue. A mon avis, une année serait suffisante pour juger de la possibilité d’exercer avec un employé. Il est certain que, pour l’employeur, cela constitue une facilité. Ce contrat laisse la possibilité de changer de salarié tous les deux ans.
Du point de vue du jeune praticien qui souhaite être embauché, il n’y a aucun avantage à mettre en œuvre ce type de contrat. Si certains souhaitent l’utiliser, pourquoi pas, mais il faut prendre en considération les difficultés que cela peut occasionner dans le cadre d’un déménagement et d’une installation dans une nouvelle région. En général, une fois “posés”, nous n’avons pas envie de repartir. Or le contrat “nouvelle embauche” induit une période d’incertitude de deux ans. Si l’on ajoute à cela les problèmes actuels pour se loger, il est plutôt négatif. Mais peut-être que son arrivée correspond à l’évolution logique des choses pour la jeune génération.
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