La stimulation magnétique transcrânienne peut les évaluer

Examiner des chevaux en décubitus n’est pas aisé, puisque leur posture et leur démarche ne peuvent pas être évaluées. Les hypothèses diagnostiques du décubitus sont multiples. Selon notre consœur Heidi Nollet et ses collaborateurs, une fourbure ou une rhabdomyolyse aiguës peuvent mimer un trouble neurologique.

La palpation des membres et des articulations, l’évaluation des nerfs crâniens et spinaux, ainsi que des analyses sanguines fournissent des informations utiles, mais insuffisantes sur la nature du trouble neurologique suspecté.

La stimulation magnétique transcrânienne (SMT) est une méthode récente. Elle mesure la conduction nerveuse le long des faisceaux moteurs descendants et a donc le potentiel d’en déceler les anomalies. La sensibilité de la technique a été testée, il y a plusieurs années, simultanément à la correction chirurgicale de lésions spinales expérimentales chez le rat et pendant la résection chirurgicale de tumeurs de la moelle épinière chez l’homme. En déterminant les potentiels magnétiques moteurs évoqués (PMME), il est possible de détecter une lésion fonctionnelle le long des faisceaux nerveux périphériques.

La TMS ne permet toutefois pas de déterminer la cause précise de la lésion

Les auteurs⁽¹⁾ évaluent cette technique chez quatre chevaux et un âne en décubitus, pour lesquels un diagnostic a été posé a posteriori, soit du vivant de l’animal, soit lors d’un examen post-mortem. La SMT montre des PMME normaux sur les quatre membres de l’âne atteint de fourbure, du cheval souffrant de rhabdomyolyse aiguë et de celui présentant une épiphysite distale sévère des radius. En revanche, chez un cheval atteint de fracture de la sixième vertèbre cervicale, des PMME anormaux sont enregistrés sur les quatre membres (PMME de faible amplitude, avec allongement du temps de latence). Chez l’animal souffrant d’une compression des nerfs émergeant entre les sixième et septième vertèbres cervicales à gauche (par un abcès secondaire à une injection intramusculaire), les PMME du membre antérieur gauche ont une conformation anormale (polyphasique et étendue).

La TMS est donc une technique prometteuse, qui évalue l’intégrité des faisceaux nerveux moteurs et se montre particulièrement utile pour localiser une lésion neurologique. En médecine humaine, elle s’est révélée très sensible : les anomalies de conduction sont détectées dès l’apparition des lésions nerveuses.

Toutefois, les auteurs rappellent que cet outil ne permet pas de déterminer la cause précise de la lésion. La TMS apporte des informations précieuses pour le clinicien qui doit souvent faire face à une décision d’euthanasie pour les chevaux en décubitus, mais actuellement son usage demeure expérimental.

• (1) H. Nollet, K. Vanschandevijl, L. Van Ham, G. Vanderstraeten, P. Deprez : « Role of transcranial magnetic stimulation in differenciating motor nervous tract disorders from other causes of reumbency in four horses and one donkey », The Veterinary Record, 19/11/2005, pp. 656-658.