Equidés. Table ronde au congrès de Genève
Actualité
Auteur(s) : Marine Neveux
Les praticiens connaîtront quelques limites de détection en 2006.
Le 9e congrès de médecine et de chirurgie équines de Genève (Suisse), présidé par notre confrère Pierre Chuit, a rassemblé 528 participants du 13 au 15 décembre dernier. Complétant le riche programme scientifique, une table ronde sur le dopage était organisée le dernier jour, réunissant Tatiana Art (faculté vétérinaire de Liège), Yves Bonnaire (directeur du Laboratoire des courses hippiques, LCH), Richard Corde (président de l’Association vétérinaire équine française), ainsi que nos confrères Michael Davis (Etats-Unis) et Stéphane Montavon (Suisse). Elle a notamment permis de faire le point sur les avancées du groupe de réflexion (task force) mis en place par la Fédération équestre internationale (FEI) à l’issue des jeux Olympiques d’Athènes de 2004, où plusieurs problèmes avaient été soulevés.
En termes de dopage, les substances sont classées en trois catégories : celles dont l’emploi témoigne dans tous les cas d’une volonté de tricher (comme les anabolisants), celles éventuellement issues de l’alimentation et celles à visée thérapeutique. « Depuis de nombreuses années, le principe de la “tolérance zéro” est appliqué, y compris pour la mise en évidence des substances à visée thérapeutique », a expliqué Yves Bonnaire. Parmi ces dernières, certaines sont détectables pendant un temps assez long après leur injection, ce qui peut soulever des problèmes pour les praticiens et les propriétaires lors d’une compétition. « Cela justifie la mise au point de modèles qui permettent de choisir les limites de détection de screening au regard de l’efficacité des substances thérapeutiques légitimes », a souligné le directeur du LCH. En outre, un travail indispensable d’harmonisation des méthodes a été réalisé. « En se fondant sur les sensibilités retenues, il convient maintenant de publier des limites de détection à destination des vétérinaires. » « Nous voyons le bout du tunnel », a affirmé Yves Bonnaire. « Certaines de ces limites seront bientôt à la disposition des praticiens », a-t-il poursuivi, remarquant par ailleurs que cette harmonisation se fait à l’échelon européen, « certains de nos collègues d’outre-Atlantique ayant parfois des philosophies différentes ».
« L’usage veut que la réponse du laboratoire soit purement qualitative lorsque la recherche concerne des substances exogènes », a souligné Yves Bonnaire. Ainsi, seule leur présence ou leur absence est signalée. En revanche, des limites de détection sont établies pour deux types de molécules : celles qui sont présentes de manière physiologique dans le corps de l’animal (testostérone, cortisol, etc.) et celles qui sont apportées par l’alimentation (acide salicylique, DMSO, etc.). « Dans ce cas, les données fournies sont qualitatives, mais aussi quantitatives. » Une fois encore, « une harmonisation est nécessaire pour que la limite définie coïncide avec l’efficacité du produit considéré ».
En termes d’analyses, « nous voulons éviter les discussions interminables et éviter aussi que la sanction dépende des concentrations observées », a souligné Yves Bonnaire. A la question de Richard Corde concernant la compatibilité des délais de détection avec la compétition, le directeur du LCH a répondu que tel est l’objectif. « Le but de notre démarche est de fixer des délais compatibles avec le traitement des chevaux. Ces informations seront uniquement diffusées auprès de la profession vétérinaire. »
« Les praticiens ont l’impression que les temps de détection augmentent de plus en plus. Est-ce lié à la technique utilisée ? », s’est interrogé notre confrère Stéphane Montavon. « Il est tentant de penser que plus les techniques seront affinées, plus les temps de détection seront longs. Mais ce n’est pas le cas. Nous allons être amenés à moduler le temps de détection pour la plupart des substances thérapeutiques, et pas systématiquement en l’allongeant », a remarqué Yves Bonnaire.
« De nombreuses études sont en cours en matière de dopage équin. La FEI est active dans cette démarche de recherche. Nous souhaitons par ailleurs étendre les modèles pharmacologiques », a souligné le directeur du LCH lors de cette table ronde qui a aussi mis en exergue les risques de contamination d’un cheval à un autre. Par exemple, si le box occupé par un animal traité est utilisé par la suite pour un autre cheval sans que la paille soit changée, « le nouvel arrivant peut avoir éliminé une quantité de substance supérieure à celle de l’animal traité au bout de vingt-quatre heures, simplement par l’ingestion de paille ! ». Enfin, Yves Bonnaire a de nouveau précisé que les éléments fournis en termes de limites de détection seront indicatifs. Lors de doute, une analyse réalisée avant l’épreuve reste conseillée.
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