Les antibiotiques en tant qu’additifs dans l’alimentation animale, c’est fini ! - La Semaine Vétérinaire n° 1208 du 07/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1208 du 07/01/2006

Productions animales. Régulateurs de flore

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Depuis le 1er janvier dernier, l’utilisation dans l’alimentation animale des quatre additifs-antibiotiques encore disponibles pour les animaux de rente est interdite. Il s’agit :

- de l’avilamycine pour les porcelets, les porcs, les poulets de chair et les dindons ;

- du flavophospholipol pour les poules pondeuses, les dindons, les autres volailles (sauf les canards, les oies et les pigeons), les lapins et les animaux à fourrure, les porcelets, les porcs, les veaux et les bovins à l’engrais ;

- du monensin pour les bovins à l’engrais ;

- de la salinomycine-sodium pour les porcelets et les porcs.

Les deux derniers additifs cités, de la catégorie des antibiotiques ionophores, restent autorisés comme coccidiostatiques pour d’autres espèces (surtout les volailles). Seul leur usage comme antibiotiques-additifs chez les bovins ou les porcs est désormais prohibé. Il est donc toujours possible d’employer le monensin pour les poulets de chair, les poulettes destinées à la ponte et les dindons, et la salinomycine-sodium pour les poulets de chair, les poulettes destinées à la ponte et les lapins de chair.

Une stratégie communautaire de lutte contre la résistance antimicrobienne

Selon la Commission européenne(1), cette mesure d’interdiction des antibiotiques en tant qu’additifs « s’inscrit dans le contexte de [sa] stratégie globale pour lutter contre la menace que représente la résistance antimicrobienne pour la santé humaine, animale et végétale(2) ». Pour Markos Kyprianou, commissaire en charge de la santé et de la protection des consommateurs, « il faut réduire l’utilisation superflue d’antibiotiques pour empêcher efficacement que des micro-organismes ne deviennent résistants à des traitements sur lesquels nous avons compté pendant des années ».

Désormais, l’addition d’antibiotiques dans les aliments pour animaux ne sera donc permise qu’à des fins vétérinaires (et sur prescription), et non plus comme régulateurs de flore.

La suppression des additifs-antibiotiques dans l’alimentation animale s’est faite progressivement depuis 1997. L’interdiction des quatre derniers antibiotiques-additifs est programmée depuis octobre 2003, par le règlement 1831/2003. Elle ne surprend donc pas les professionnels concernés.

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