« Il convient de structurer les remontées de terrain »

La Semaine Vétérinaire : Quelle est actuellement la situation en termes de dentisterie équine ?

Jean-Yves Gauchot : A ce jour, plus de quatre cent cinquante praticiens ont été formés à cette discipline par l’Association vétérinaire équine française (Avef) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), grâce à la collaboration de notre confrère Pierre Chuit. La dentisterie est désormais enseignée dans les écoles vétérinaires.

En dix ans, la situation a donc beaucoup évolué au sein de la profession qui est désormais apte à répondre à la demande de la clientèle. Toutefois, sur le terrain, les choses n’ont guère changé et de nombreux jeunes partent se former dans deux écoles étrangères (Brighton en Angleterre, et Eghezée en Belgique) qui ne délivrent aucun diplôme officiel et n’offrent pas de garantie sur la qualité scientifique de l’enseignement.

S. V. : Quelles sont les actions à venir ?

J.-Y. G. : Concernant l’exercice illégal en matière de dentisterie équine, il convient de structurer les remontées issues du terrain. Cet aspect est fondamental si nous souhaitons désormais initier des actions juridiques. Cette concurrence déloyale persiste fortement et la profession peine à percer dans cette discipline.

Par ailleurs, des opérations ont été mises en place par le Conseil supérieur de l’Ordre, la SNGTV et l’Avef pour communiquer sur cette problématique. Un lobbying est également réalisé, tant auprès de la profession que du public, mais il s’agit d’un travail de longue haleine. Pour faire évoluer les choses, il faut maintenant nous placer sur le terrain juridique, à travers des actions concertées et bien ciblées. Une jurisprudence en défaveur de la profession ruinerait certainement dix années de travail.