La paralysie laryngée est incluse dans le tableau clinique de l’hypothyroïdie

Un boxer mâle âgé de huit ans est présenté en consultation à l’université vétérinaire de Jérusalem pour des troubles dipsiques, de la dysphagie, des régurgitations et un reflux nasal, évoluant depuis trois jours, ainsi qu’une parésie des antérieurs évoluant depuis un mois. L’examen neurologique de l’animal révèle en effet la présence d’un déficit proprioceptif. Le transit baryté met en évidence une persistance de sulfate de baryum au niveau pharyngé et quelques traces aux niveaux trachéal et bronchique. Les examens biochimiques font apparaître une hypercholestérolémie (523 mg/dl, valeurs de référence : de 120 à 260 mg/dl) et une élévation de la lactate déshydrogénase (325 U/l, valeurs de référence : de 24 à 250 U/l). Le dosage de la T4 sanguine (0,01 µg/l, valeur de référence : de 1 à 4 µg/l) et de la TSH (0,402 ng/ml, valeur de référence : de 0,02 ng/l à 0,4 ng/ml) confirme, selon les auteurs, l’existence d’une hypothyroïdie.

Le chien reçoit alors de la L-thyroxine à la dose de 20 µg/kg administrée par voie orale toutes les douze heures. Une atténuation des signes digestifs est perceptible dès le sixième jour. Un mois plus tard, tous les symptômes ont disparu. Un an après, une fois le traitement arrêté, l’examen clinique ne révèle aucune anomalie.

L’origine de l’hypothyroïdie chez le boxer peut prêter à discussion

Il est établi que l’hypothyroïdie peut s’accompagner de polyneuropathies ou de désordres du système nerveux central chez le chien. Il pourrait s’agir d’une anomalie métabolique dans le transport axonal par l’altération du fonctionnement de la pompe sodium/potassium et/ou d’un dysfonctionnement de la cellule de Schwann. Des études ont montré une diminution de la vitesse de conduction nerveuse chez le chien et le rat hypothyroïdiens.

Par ailleurs, les cas d’achalasie cricopharyngée sont davantage décrits chez le jeune chien. Cette affection est le plus souvent considérée comme idiopathique et se traite chirurgicalement par une myotomie du muscle cricopharyngé.

Ce cas rencontré à l’université de Jérusalem rappelle l’existence de troubles neurologiques, en particulier de paralysie laryngée/pharyngée, dans le tableau clinique du chien hypothyroïdien. Cependant, il pourrait être sujet à controverse. En effet, il est surprenant qu’une hypothyroïdie primaire puisse supporter l’arrêt du traitement sans que les symptômes réapparaissent. Il est alors légitime de s’interroger sur l’origine de cette hypothyroïdie, donc sur les possibles rechutes chez ce chien.

• Source : Y. Bruchim, A. Kushnir, M.H. Shamir : « L-thyroxine responsive cricopharyngeal achalasia associated with hypothyroidism in a dog », Journal of Small Animal Practice, 2005, n° 46, pp. 553-554.