La Turquie déplore ses premiers cas humains de grippe aviaire - La Semaine Vétérinaire n° 1209 du 14/01/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1209 du 14/01/2006

Influenza aviaire. Contamination humaine

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Après les avoir démentis en tout début de mois, les autorités turques ont finalement confirmé les premiers décès humains imputables au virus H5N1 hautement pathogène de l’influenza aviaire, le 6 janvier. A l’heure où nous mettons sous presse, trois enfants de la même fratrie, qui vivaient dans un village situé près de la frontière iranienne, ont succombé à une contamination par le sous-type H5N1.Par ailleurs, au 11 janvier, quinze autres personnes étaient contaminées par le virus selon des sources locales. La maladie progresse désormais vers l’ouest du pays.

Après avoir confirmé des foyers animaux en octobre dernier, la Turquie est donc le premier pays non asiatique (voir tableau) à déclarer officiellement des victimes humaines. Le virus isolé chez les individus atteints en Turquie est bien identique à celui qui circule chez les volailles du pays. Il présente 99,5 % de parenté antigénique avec le virus isolé en Chine.

Aucune transmission interhumaine n’est évoquée actuellement

Une délégation d’experts, diligentée sur place par l’Union européenne, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Food and agriculture organization (FAO), a pour but de déterminer l’ampleur de la dissémination du virus dans le pays. Pour l’instant, aucune contamination interhumaine n’est évoquée.

Alors que, contrairement à son habitude, l’OMS appelle à « ne pas paniquer », l’annonce “soudaine” d’un nombre conséquent de personnes contaminées peut inquiéter, sauf si les autorités turques ont tardé à les déclarer. Certes, au regard des foyers animaux qui continuent d’être recensés et de la promiscuité entre l’homme et l’animal qui existe en Turquie (comme c’est le cas aussi en Asie), il n’est pas si étonnant de constater des contaminations humaines. Mais “l’explosion” de cas en quelques jours seulement intrigue davantage. Cela pourrait s’expliquer par l’hiver rigoureux qui sévit actuellement dans le pays et qui favorise encore plus le rapprochement entre les hommes et les animaux, comme le souligne Jean-Luc Angot, directeur adjoint de l’OIE. Par ailleurs, le virus résiste bien au froid.

La lutte contre la maladie chez les volailles risque de se complexifier

En Turquie comme en Asie, malgré des débuts prometteurs en octobre dernier, la lutte contre la maladie chez les volailles va devenir plus difficile, en raison du mode d’élevage et de la dispersion des exploitations dans des zones parfois reculées. En outre, l’information concernant la dangerosité de la maladie semble circuler difficilement dans certaines régions. Selon Jean-Luc Angot, « il faudra sans doute procéder à des abattages massifs dans les provinces infectées ou, en cas d’impossibilité, préconiser une vaccination de toutes les volailles dans ces zones afin d’empêcher la pénétration du virus dans l’Union européenne ».

Depuis que l’épizootie s’est déclarée en Asie fin 2003, les représentants de l’OIE ne cessent d’insister sur la nécessité de combattre la maladie à la base, chez les volailles. La circulation endémique du virus chez les animaux augmente en effet la probabilité qu’il mute ou se recombine avec un virus grippal humain, aboutissant à un autre, inconnu, possible initiateur d’une pandémie humaine mondiale. Bernard Vallat, directeur de l’OIE, estime que le virus n’a pas (encore) acquis la possibilité de se transmettre facilement à l’homme et que les cas de transmission observés résultent de conditions environnementales particulières (contacts étroits avec les volailles).

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