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Auteur(s) : Alexandra Beck
Le marché de l’assurance santé pour chiens et chats comprend de nombreux contrats, qui diffèrent quasiment en tous points. Difficile de les comparer, d’autant que la formulation de leurs conditions générales diverge aussi.
Pourtant, les propriétaires d’animaux voient leur vétérinaire comme un conseiller en la matière. L’analyse des contrats dans leurs moindres subtilités et la compréhension du fonctionnement de l’assurance peuvent aider les praticiens à mieux renseigner leurs clients.
En France, il existe aujourd’hui une quinzaine de contrats d’assurance santé pour chiens et chats, dont beaucoup sont inconnus des vétérinaires et des propriétaires d’animaux, car anecdotiques en nombre de souscriptions. Groupama, leader sur le marché entre 1998 et 2003 avec son contrat Animalia, s’est retiré en continuant malgré tout à honorer ceux souscrits avant juin 2004. Il en est de même pour le contrat “Assurance chiens et chats” proposé par Auchan (abandonné en janvier 2005) ou encore “Canin Félin” du groupe Finaref (retiré du marché fin 2005).
Tous les contrats existants diffèrent en termes de garanties proposées, de plafonds de remboursement, d’exclusions ou encore de primes (montants des cotisations). L’un d’eux (SantéVet) se distingue en plus par la prise en charge de certains frais de prévention, notamment des bilans de santé. « Nous incitons les propriétaires à emmener leur animal chez le vétérinaire au moins une fois par an, explique Eric Prigent, directeur associé de SantéVet. Nous avons inclus dans les contrats la prise en charge d’un bilan de santé annuel. De plus, pour encourager les maîtres à utiliser ce forfait (sous forme de consultations, vaccins, analyses sanguines, radiographies, etc.), nous avons créé de nombreux bilans (général, comportemental, dermatologique, gériatrique). A la fin de l’année, en cas de non-utilisation, le propriétaire reçoit un courrier qui lui recommande le bilan le plus adapté pour son animal. »
En dépit du nombre de contrats existants, l’assurance animalière reste peu développée en France (seulement 1,5 % de chiens et de chats assurés), contrairement à la situation au Royaume-Uni (20 %) ou en Suède (70 %).
Plusieurs raisons peuvent l’expliquer, selon Boris Jean, consultant technique et marketing en assurance animalière et praticien : « Le besoin de couverture n’est pas forcément ressenti : les maîtres de chiens et de chats, surtout ceux qui acquièrent un animal pour la première fois, sous-estiment les frais vétérinaires que peuvent engendrer les accidents et les maladies. En outre, les compagnies communiquent mal auprès des propriétaires sur les assurances santé : peu d’entre eux connaissent l’existence de ces contrats ou bien les confondent avec l’assurance responsabilité civile. Pour la plupart, elles ne communiquent pas assez auprès des relais d’information que sont les vétérinaires. Ces derniers, reconnus comme premiers conseillers en matière d’assurances par les propriétaires, méconnaissent encore le fonctionnement de l’assurance et les particularités des contrats pour animaux. Actuellement, seuls 30 % d’entre eux sont persuadés de l’intérêt médical et économique de ce service. Les autres ont peur de donner un mauvais conseil ou manquent de confiance envers les compagnies d’assurance. Ils sont alors peu motivés pour recommander un contrat, sauf dans des cas assez évidents, par exemple pour un animal fragile.
En conséquence, les portefeuilles des assureurs n’atteignent pas la masse critique pour être rentables. De plus, ils sont “plombés” par une proportion non négligeable de mauvais risques qui font augmenter les primes ou la liste des exclusions. En devenant plus chers et plus complexes, les contrats attirent moins de propriétaires et sont encore moins recommandés par les vétérinaires. C’est le serpent qui se mord la queue ! ».
Communiquer sur l’assurance au moment des premières consultations (visites vaccinales des chiots ou des chatons) présente de multiples intérêts, selon Boris Jean. « Il ne faut pas attendre que l’animal soit malade, car le client risque de voir son dossier refusé et reprochera à son vétérinaire de ne pas lui en avoir parlé avant. A l’inverse, les tarifs pour les jeunes sont généralement moins chers, et l’absence d’antécédents médicaux évite de voir la demande de souscription exclue d’emblée. En outre, le risque pour les chiots est maximal (accidents, maladies infectieuses, affections liées à la croissance, etc.) alors que, paradoxalement, les primes sont les plus basses. Les clients ont donc d’autant plus le sentiment d’avoir fait un bon investissement. Satisfaits, ils sont alors fidélisés pour la suite », explique-t-il.
Plusieurs compagnies incitent à l’acquisition d’un contrat pour le jeune chiot ou chaton, leurs tarifs allant croissant avec l’âge de l’animal à la souscription. Parfois, le fait d’avoir été assuré a minima deux ou trois ans rend la garantie viagère (elle s’étend jusqu’à la fin de la vie de l’animal). C’est un élément à ne pas négliger, car dans le cas contraire, l’assureur peut toujours décider de résilier le contrat à un moment quelconque. Dans d’autres cas enfin, la garantie est maintenue au-delà d’un certain âge (souvent neuf ou dix ans), mais avec des plafonds et des taux de remboursement réduits. Une lecture attentive des conditions générales, dans leurs moindres détails, s’impose donc avant de faire le choix d’un contrat.
• Franchise : somme fixe qui reste toujours à la charge de l'assuré et vient en déduction de l'indemnité.
• Plafond : montant maximal total des indemnités.
• Délai de carence : période qui débute à la date de prise d’effet du contrat, au cours de laquelle l’assuré ne peut bénéficier des garanties.
• Prime : cotisation versée par l’assuré à l’assureur pour être couvert.
• Risque : événement futur, incertain, indépendant de la volonté des parties contre lequel l’assuré veut se prémunir (frais vétérinaires suite à une maladie, un accident, une intervention chirurgicale, etc.).
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