Tolérance au travail. L'Ordre britannique rend un rapport de 210 pages
Actualité
Auteur(s) : Alexandra Beck
Dans quelle mesure un étudiant handicapé peut-il suivre le cursus vétérinaire puis exercer en tant que praticien ? Pour répondre à cette question, une étude britannique (intitulée Time to take stock : disability and professional competence(1)) a été réalisée dans le cadre du projet Diverse (programme de trois ans sur la médecine vétérinaire et le handicap), subventionné par le Fonds pour l'enseignement supérieur. Elle a notamment été conduite par le Royal Veterinary College (Ordre britannique) et certaines universités du Royaume-Uni, avec la participation d'étudiants en médecines humaine, vétérinaire et dentaire, et de praticiens, tous atteints d'un handicap.
Le rapport analyse toutes les compétences requises par l'exercice vétérinaire et les confronte aux adaptations envisageables, au cas par cas, pour une personne handicapée. Bien qu'axées sur l'exercice vétérinaire, la plupart des données sont extrapolables à d'autres professions de santé.
Le rapport, complet et méthodique (210 pages), passe d'abord en revue tous les textes officiels dans lesquels des discriminations apparaissent. Il pointe en outre du doigt celles qui sont sous-entendues dans certaines offres d'emploi, via la description du profil des candidats recherchés.
Le document liste ensuite les quarante et une compétences minimales requises par l'Ordre britannique pour un nouveau diplômé prêt à exercer (notion de day 1 essential competences). Le but est de déterminer les ajustements nécessaires et envisageables pour un étudiant handicapé souhaitant suivre le cursus vétérinaire, au regard de la législation et du Code de bonnes pratiques, tout en prévenant d'éventuelles discriminations. L'auteur, Anne Tynan, part du postulat que toute personne handicapée devrait pouvoir bénéficier d'un enseignement supérieur (vétérinaire ou autre), sauf preuve du contraire clairement établie. Elle analyse, pour chacune des compétences mentionnées, son objectif et les moyens d'y parvenir, ainsi que les inconvénients et les avantages que peut représenter un handicap dans chaque cas.
En effet, ce rapport a le mérite de souligner que le handicap a souvent pour conséquence de développer les capacités d'écoute, de compréhension, d'analyse, etc., des personnes qui en sont atteintes. Cela peut constituer un atout dans le domaine professionnel et faire d'elles des candidats tout à fait intéressants pour un employeur, moyennant quelques aménagements du cadre de travail.
Exemples à l'appui, les ajustements envisageables selon le handicap sont listés (difficulté psychique, physique, trouble de l'apprentissage, affection chronique, atteinte sensorielle, qu'elle soit visuelle, auditive, etc.). Par exemple, le recours aux implants cochléaires, à un stéthoscope amplifié ou encore à des astuces comme l'emploi de signaux visuels plutôt que sonores pour certains appareils rendent l'exercice possible pour une personne atteinte de surdité.
Le message clé de ce rapport est l'absence d'approche standard en la matière. Seul un raisonnement au cas par cas peut être envisagé. Chacun a ses points forts et ses faiblesses, et s'adapte lorsqu'il rencontre des difficultés. Ce principe est valable pour tout le monde, au-delà de tout handicap. Toutefois, les adaptations mises en œuvre doivent être compatibles avec les objectifs professionnels et les méthodes de travail des autres. Les professionnels non handicapés parviennent généralement à négocier des modes d'organisation du travail avec leurs collègues, il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement lorsqu'il s'agit d'un individu handicapé.
Comme le souligne l'auteur, « le handicap fait partie de notre quotidien. Le fait de l'admettre pourrait aider de nombreuses personnes à réviser leur jugement face aux handicapés qui exercent le métier de vétérinaire ».
En 2002, la section “enseignement” du Royal College of Veterinary Surgeons avait déjà créé un groupe de travail sur le handicap. Il a élaboré un Guide d'admission des étudiants atteints d'un handicap dans le cursus de formation vétérinaire, approuvé en 2003.
(1) Le rapport peut être consulté sur www.medev.ac.uk/diverse/resources/TimeToTakeStock.pdf
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