Le revenu libéral moyen a progressé de 6,91 % en 2004

Sur l'année 2004, la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV) a recueilli les statistiques individuelles des revenus de l'activité libérale (BNC ou BIC⁽¹⁾) de 8 444 vétérinaires, sur un total 8 914 libéraux. Cet écart est essentiellement dû aux jeunes installés qui n'ont pas dégagé de revenus cette année-là. Conformément à la loi Informatique et liberté, seules les données globales ont été rendues publiques, le 26 janvier dernier.

Le revenu libéral moyen s'établit ainsi à 56 731 € en 2004, ce qui correspond à une augmentation de 6,91 % par rapport à 2003. Le revenu moyen des consœurs (qui représentent 21,27 % des effectifs) atteint 39 100 €, avec une progression de 8,70 %. Pour leur part, les confrères bénéficient d'un revenu moyen de 61 494 €, en hausse de 7,20 % par rapport à l'année précédente. Le revenu médian (celui du 4 222 ^e vétérinaire) augmente dans les mêmes proportions (+ 6,94 %) et s'élève à 52 306 €.

Le nombre de revenus supérieurs à 70 000 € augmente de 9 % en quatre ans

Les revenus des libéraux peuvent être répartis par tranches (inférieurs à 10 000 €, de 10 001 à 20 000 €, etc.). Leur analyse pour les années 2000, 2002 et 2004 montre que le nombre de libéraux situés dans la tranche moyenne (de 50 000 à 60 000 €) reste stable, alors que celui des praticiens dont les revenus sont supérieurs à 70 000 € augmente. Leur proportion passe ainsi de 21 % en 2000 à 30 % en 2004. Bien entendu, l'effet de seuil existe, car pour être comparable, il faudrait que ces tranches tiennent compte de l'inflation (ainsi la tranche de 70 001 à 80 000 € en 2000 deviendrait celle de 74 964 à 85 672 € en 2004). Toutefois, il n'explique pas à lui seul cette constatation (^{voir graphique 1}).

Les données collectées depuis 1991 par la CARPV pour l'ensemble des libéraux et leur répartition entre les hommes et les femmes réalisée depuis 1996 montrent que le revenu libéral fait preuve d'une légère augmentation en euros constants. Depuis 1991, l'inflation a gagné 24,11 % (selon l'indice Insee), alors que le revenu moyen a progressé de 32,39 %. En treize ans, il a ainsi augmenté de 8,28 % au-dessus de l'inflation, ce qui est le seul chiffre qui permet d'évaluer le pouvoir d'achat réel. En outre, depuis 1996, le revenu moyen des consœurs a progressé plus vite que celui des confrères (^{voir graphique 2}).

Les libéraux ont préservé leurs revenus nets malgré un effectif croissant

Le revenu libéral global de l'ensemble des libéraux (revenu moyen multiplié par le nombre de libéraux) a augmenté de 67,98 %, pour une inflation officielle de 24,11 % entre 1991 et 2004. C'est un signe de relative prospérité de la profession qui a su, malgré un effectif croissant, préserver les revenus nets de chacun. D'autant que ces chiffres sont minimisés par la croissance du nombre de praticiens salariés au sein des structures libérales, dont les salaires et les charges afférentes viennent en diminution des revenus libéraux. L'évolution exacte des sommes concernées, sur la même période, est plus difficile à apprécier. En effet, si la CARPV possède des statistiques précises et comparables depuis de nombreuses années concernant le nombre de praticiens libéraux, en revanche, les données sur l'effectif et la répartition des salariés dans les structures libérales et privées manquent d'exactitude.

Les revenus ont vraisemblablement diminué à partir de 2005

Les chiffres confirment que si la profession conserve des revenus nets constants, elle n'a pas su les augmenter de manière significative, malgré le développement de la vente des aliments en activité canine, par exemple. En outre, des analyses plus fines seraient nécessaires pour apprécier l'effet médiatique des cas de rage constatés en Gironde en 2004. Si leurs répercussions ont dépassé le stade des départements voisins et de ceux qui comptent le plus de vacanciers, les résultats observés traduisent peut-être une embellie éphémère.

Une autre raison pourrait expliquer que les “bons” résultats observés en 2004 ne seront vraisemblablement pas confirmés en 2005 et en 2006. En effet, la quasi-totalité des cotisations sociales payées cette année (calculs provisionnels et régularisation des cotisations de 2004) sera calculée sur les revenus 2004. Ce décalage entre les revenus réels et le calcul des cotisations sociales est source de variations importantes, non significatives de la réalité économique des libéraux.

• (1) BNC : bénéfices non commerciaux ; BIC : bénéfices industriels et commerciaux.